« Je partage avec mes élèves mon amour pour cette matière qui effraye »
Christophe, enseignant de mathématiques en collège dans l’académie de Lille :

Maths formulas © christianchan – fotolia.com
« Des personnes et des rencontres peuvent influencer le cours de nos vies. Mes instituteurs, institutrices et plus tard, mes professeurs ont donc joué un rôle essentiel dans mon envie de devenir enseignant. Avec le soutien de ma famille, Ils ont décuplé ma motivation et renforcé ma conviction d’exercer ce métier passionnant ! Mon parcours est assez particulier car avant d’enseigner les mathématiques, j’ai été durant une dizaine d’années professeur des écoles avec lors de ma dernière année une expérience à l’étranger (en Egypte). A mon retour, j’ai eu la possibilité (grâce à mon profil scientifique) d’intégrer le corps des certifiés. Beaucoup de points communs dans ces deux enseignements et mon expérience du premier degré est certainement un atout dans ma pédagogie et dans mon relationnel avec les élèves.
Enseigner, ce n’est pas seulement instruire. C’est également éduquer, partager, écouter, innover sans cesse, prendre en compte les besoins de chacun. C’est donner le goût de l’effort et le plaisir du travail. C’est une lourde responsabilité mais quelle belle mission ! C’est un métier prenant et dans les deux cas, c’est beaucoup de travail avant et après le cours : de la réflexion, de la préparation, la correction des copies… L’apprentissage et la pratique des mathématiques développent l’imagination, la rigueur et la précision des élèves. A travers le jeu, à travers l’élaboration de projets, en montrant leur utilité à travers des applications concrètes, en observant et en manipulant, j’essaie de rendre plus attractive et partage avec mes élèves mon amour pour cette matière qui effraye… »
« On est loin du rabâchage du même cours sur Pythagore année après année »
Arnaud, enseignant de mathématiques en lycée dans l’académie de Versailles :
« Fils et petit-fils de profs de maths, je ne me suis jamais vraiment posé la question de ce que je voulais faire plus tard… et en un sens j’ai bien fait ! Car si ce métier me plaît finalement autant, ce n’est pas pour les raisons que j’aurais prévues au départ. Mon père est enseignant-chercheur à l’université. Mon grand-père était professeur en classes préparatoires. Moi, j’enseigne dans un lycée de banlieue parisienne. Ce sont trois métiers différents et au bout du compte si le mien est le moins pointu mathématiquement parlant, je crois que c’est celui qui pouvait m’apporter le plus de satisfactions. Dans le secondaire, nos problématiques sont très pédagogiques. Vraiment liées à de l’humain, et c’est ce qui me motive le plus. Comment faire comprendre des notions de calcul. Comment faire progresser sur le raisonnement hypothético-déductif. Comment présenter/animer/faire vivre des notions scientifiques pour que les élèves les maîtrisent. Et c’est cette proximité avec les apprenants qui offre une source infinie de satisfactions.
J’aime les mathématiques. J’ai la chance d’enseigner une matière dont les élèves perçoivent facilement l’utilité. Je crois aussi avoir une lourde responsabilité car certaines familles accordent une importance majeure à la réussite de leur enfant dans cet enseignement.
Au sortir de l’IUFM, ancêtre de l’ESPE, je voulais enseigner les mathématiques, toutes les mathématiques, mais rien que des mathématiques. Aujourd’hui, après quasi vingt ans de carrière j’ai encadré des stagiaires, exercé la charge de référent TICE, je suis professeur d’appui au Château de Versailles, j’ai mené des projets maths-histoire de l’art avec le Louvre et fait travailler des élèves au musée d’Orsay… On est loin du rabâchage du même cours sur Pythagore année après année. En fait je suis allé au-delà de ce que j’imaginais être le métier de prof de maths.
Rentrer à l’Éducation Nationale c’est tout sauf s’enfermer dans une matière : il y a des occasions à saisir, des projets à animer. Même si parfois ça fait peur, au final, c’est toujours passionnant. Et les élèves se montrent toujours reconnaissants, d’une manière ou d’une autre. »
« Je pense toujours aux prochains cours ! »
Pierrette, enseignante de mathématiques en collège dans l’académie de La Réunion :

Professeur de collège / Melinda Nagy / Fotolia
« Je n’ai jamais été une très bonne élève mais dès le CP, j’aidais la maîtresse à corriger les cahiers de maths de mes camarades. En 4ème, j’ai eu un déclic : mon enseignant m’a donné envie d’être moi-même professeur de mathématiques. C’est à ce moment-là que ma vocation est née ! Après plusieurs années d’études, je me suis retrouvée pour la première fois devant des élèves. Je n’ai pas eu peur : j’étais à ma place et je m’y sentais bien ! Au quotidien, ce qui me plaît, c’est la joie d’un élève de 6e qui arrive à faire sa division tout seul. D’un autre en 5e, qui a du mal à faire ses exercices, et qui grâce à la classe inversée, y parvient. Par ailleurs, la co-animation lors d’EPI est aussi l’occasion de les voir impliqués et très investis dans leur travail. En classe, le temps passe très rapidement. Le travail n’est jamais le même : je ne connais pas la routine ! Certes, être enseignante, c’est avoir beaucoup de vacances, du temps libre, mais c’est aussi beaucoup de temps de recherche et de préparation des cours. Ces préparations (création des vidéos pour le cours, des feuilles d’exercices, mise à jour du site internet, etc.) sont toujours faites dans le but d’intéresser les élèves. En fait, je ne suis jamais réellement en vacances : je pense toujours aux prochains cours ! »
« Ce métier réunit tout ce qui me tient à cœur »
Nicolas, enseignant de mathématiques en collège dans l’académie de Créteil :
« L’année prochaine, cela fera 18 ans (une majorité déjà) que je suis « prof de maths » dans l’académie de Créteil où j’ai fait toutes mes études depuis le lycée. Ce métier réunit tout ce qui me tient à cœur : faire apprécier à d’autres une discipline que je trouve passionnante et transmettre à des jeunes certaines valeurs comme la laïcité ou le goût de l’effort. C’est aussi pour cela que travailler dans le « 9-3 » (avec sa diversité sociale qui en fait sa richesse au quotidien) depuis 2002 est important pour moi, je m’y sens réellement utile et à ma place. Il y a maintenant quelques années, il m’a été proposé de devenir formateur. En acceptant cette mission, j’ai pu faire partager cette vision que j’ai de ma profession à mes collègues tant débutants que confirmés mais aussi apprendre d’eux au travers d’échanges et de partages permanents. Ainsi, que ce soit auprès d’élèves ou de collègues rien n’est plus appréciable que de voir, entendre ou comprendre que j’ai pu les aider à apprécier davantage les mathématiques ! »
« Remotiver des élèves en décrochage est une grande source de plaisir »
Sébastien, enseignant de mathématiques en collège dans l’académie d’Aix-Marseille :

Professor giving class at the classroom © Estudi M6 – fotolia.com
« Les mathématiques, c’est une matière que les gens aiment à détester : jugée difficile trop abstraite et sélective. Et pourtant, on peut prendre énormément de bonheur en découvrant : de beaux résultats, des applications dans des domaines inattendus ou des démonstrations ingénieuses. Mon enseignement est basé sur ce principe transmettre à mes élèves ce plaisir que j’ai pu rencontrer pendant mes études. Et les possibilités sont nombreuses, l’évolution des programmes laisse un champ plus libre à la créativité et l’imagination : problèmes ouverts, initiation à la programmation, manipulations et conjectures avant démonstrations… De plus, les travaux en groupes permettent l’émergence de solutions diverses et une vraie entraide entre élèves. Enseignant en zone d’éducation prioritaire depuis 17 ans, même si le quotidien n’est pas toujours facile, les élèves sont plus facilement impressionnés par la beauté des mathématiques. Et pouvoir ainsi remotiver des élèves en décrochage est une grande source de plaisir. Par ailleurs, travailler en équipes transdisciplinaires permet d’apporter un autre regard pour les élèves et pour les enseignants. Ainsi, le quotidien est loin d’être monotone et on aime être constamment en phase de découverte tissant des liens ensemble permettant de mieux appréhender ce que l’on étudie. »
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