Rachel Scneider, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93/ Crédit : D.R

Rachel Scneider, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93/ Crédit : D.R

Depuis deux jours, les écoles primaires de Seine-Saint Denis tournent au ralenti à cause de la neige. De la neige seulement ? Selon Rachel Schneider, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93, la situation aurait pu être améliorée si le rectorat de l’académie de Créteil avait davantage fait confiance aux équipes pédagogiques. Interview.

Que se passe-t-il les jours de neige pour les élèves et les enseignants ?

Comme tout le monde, les enseignants connaissent des difficultés les jours de neige. Ils prennent les routes, les transports en communs, et sont donc parfois dans l’incapacité de se rendre dans leur établissement. Le sens de notre communiqué, intitulé « Les enseignants ont-ils des ailes? » était d’interpeller sur le fait que nous ne recevions pas vraiment de directives particulières les jours de neige, comme si tout allait se passer comme d’habitude.
Or, dans la mesure où les écoles restent ouvertes, ce qui a été le cas dans le 93 ces derniers jours, des enseignants qui ne viennent pas travailler cela signifie plus d’enfants dans les classes et des situations qui peuvent nuire à la sécurité des élèves.

Comment éviter que les écoles primaires ne se retrouvent surchargées d’élèves à cause des enseignants bloqués par la neige ?

Il y a une réponse simple : il faudrait que le rectorat de l’académie de Créteil fasse davantage confiance aux enseignants. Dans les établissements, les équipes savent quels sont les collègues qui habitent loin, qui sont obligés de prendre la voiture, et ne pourront pas venir en cas de neige. Il suffirait que le rectorat nous incite davantage à communiquer aux parents le nombre exact d’enseignants qui seront absents et à leur demander de garder leurs enfants chez eux, dans la mesure du possible.

Or ce n’est pas fait ?

Pas suffisamment en avance ! Nous avons reçu mercredi à 17h42 un mail du rectorat nous enjoignant à prévenir les familles que certains enseignants ne pourraient pas assurer leurs cours jeudi… Hors à 17h42 le mercredi, toutes les écoles sont fermées. Nous aurions fortement apprécié recevoir ce mail ne serait-ce qu’à 11h.

Cette absence de décision raisonnable révèle soit une indifférence aux risques encourus par les enseignants qui tenteront de rejoindre leur école parfois dans des conditions dangereuses, soit d’une sous-estimation complète de ce que représente le fait d’ouvrir un établissement en sous-effectif. Pour le SNUipp-FSU, aucune de ces options n’est admissible.

Comment expliquez-vous cela ?

Je ne l’explique pas. Je pense que globalement, il y a un manque de confiance de la part du rectorat envers les enseignants. C’est assez incompréhensible quand on voit le comportement de ceux-ci : dans leur grande majorité, ils ont tout fait pour venir travailler ces derniers jours malgré les conditions climatiques. Avec plus d’autonomie et de confiance dans les équipes pédagogiques, le problème de la neige aurait pu être beaucoup mieux géré.