Tanya Williamson

Tanya Williamson- photo Isabelle Maradan

Pourquoi avez-vous intégré le lycée international des Pontonniers ?

Mon père est anglais, ma mère française. Je suis née à Londres, où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 8 ans. Je suis bilingue et passionnée de littérature anglaise. J’en lis depuis que je suis toute petite. J’adore les classiques, comme les œuvres d’Emily Brontë, Jane Austen ou Charles Dickens. J’ai entendu parler de ce lycée et du cursus international dans mon collège, à Mulhouse, où je vivais avec mes parents (Tanya est désormais interne à Strasbourg, NDR). La section internationale anglaise – qui permet de présenter l’OIB (option internationale du baccalauréat, sur laquelle figure la mention précisant la langue étudiée) – était celle qui demandait le meilleur niveau en anglais.

Comment s’est passé le test d’entrée dans ce cursus ?

J’ai passé un test écrit en anglais. Le dossier était aussi examiné et il fallait écrire une lettre de motivation. J’ai mis l’accent sur mon envie de me rapprocher de mon côté anglais et ma passion pour la littérature anglaise. Je suis dans la section internationale de niveau national, réservée aux élèves avec un très bon niveau d’anglais. La section internationale comporte aussi une section internationale anglais de niveau spécial, pour les élèves ayant un bon niveau de langue. Il ne faut pas forcément être bilingue pour entrer aux Pontonniers. Il ne faut surtout pas se dire que c’est inaccessible. On peut progresser en regardant des séries en anglais – d’abord en version originale sous-titrée puis sans sous-titres – en lisant des livres ou en écoutant des émissions de radio en anglais.

En quoi votre emploi du temps diffère-t-il de celui d’un lycéen qui prépare un bac sans cette option ?

Sur 33 heures de cours par semaine, en première ES, j’ai huit heures de cours en anglais : deux heures d’histoire, deux heures de géographie et quatre heures de littérature anglaise. Dans les autres matières, les cours se déroulent en français, comme pour tous les autres lycéens. Je suis également une option théâtre à raison de deux heures par semaine, en français cette fois. C’est une option légère, l’option lourde étant réservée à la filière littéraire.

A quoi reconnait-on un lycée international au quotidien ?

Il y a peu de lycées où vous entendez parler russe, polonais ou anglais dans les couloirs et dans la cour ! C’est juste génial ! Les lycéens partagent une grande ouverture d’esprit. Certains ont vécu dans des pays différents. Il y a des Italiens, des Espagnols, des Russes, des Polonais, des Anglais, des Allemands… Il arrive que nous ayons un début de conversation en français et que nous la finissions en anglais. Par ailleurs, ici, à Strasbourg, il y a une très forte dimension européenne.

La dimension internationale de votre lycée se ressent-elle dans la manière d’enseigner de vos professeurs ?

Les Pontonniers

Les Pontonniers – photo : Isabelle Maradan

Ici, je trouve la relation entre profs et élèves plus chaleureuse, plus proche de ce que j’ai connu à Londres. Certains de mes profs ont vécu dans des pays anglo-saxons. J’apprécie aussi la manière dont la littérature est abordée. La plupart de mes enseignants sont passionnés. Par ailleurs, il y a de belles propositions sur le temps de midi, avec, notamment, un « debating club », où l’on débat de sujets de société en anglais et un « club féministe », qui permet d’échanger sur les droits et la place des femmes.

Comment voyez-vous votre avenir ?

Je pense aller étudier en Angleterre, peut-être à l’université de Warwick ou à Oxford. Je ne suis pas encore fixée sur ce que je vais étudier, entre la littérature anglaise et la politique. Comme j’hésite également entre le journalisme et la diplomatie, je vais sans doute tenter le concours d’entrée à Sciences Po. Plus tard, je voudrais également être investie politiquement dans des domaines qui me tiennent à cœur.

Dans l’idéal, j’aimerais également écrire des livres, des scénarios, des paroles de chansons, en anglais. Je le fais déjà mais je ne les fais pas lire, à part à ma sœur de 14 ans, qui adore et me soutient. Peut-être que j’arriverai un jour à combiner journalisme, diplomatie, littérature et théâtre…