mesures éducation 2017

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Les propositions de Pierre Mathiot pour réformer le lycée et le Bac, pourtant censées être basées sur une importante consultation, ne font pas l’unanimité chez les enseignants. Après le SNES, le SE Unsa et la FCPE, treize associations de profs, regroupées dans la « Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes », s’opposent ainsi au projet de créer un lycée modulaire.

Les associations (des profs de biologie-géologie, de musique, de lettres, de maths, de philosophie, de SES, de SMS, de langues anciennes, de lettres, d’histoire-géo et de physique-chimie) ont publié une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer, assortie d’une pétition, dans laquelle elles réclament la tenue d’un moratoire.

Un calendrier trop « précipité »

Inquiets face à un « calendrier précipité » (le ministre ne discutera avec les syndicats et les associations que durant 3 semaines, avant de présenter son projet, le 14 février en Conseil des ministres), les membres de la CAPS ne cachent d’abord pas leur hostilité au projet d’extension du contrôle continu, un mode d’évaluation qui selon eux « pose la question de l’égalité de traitement entre les élèves ».

Ensuite, les enseignants coalisés estiment que le découpage de l’année en semestres (au lieu de trimestres) risque de conduire à une « discontinuité des apprentissages, alors que les élèves ont besoin de temps pour s’approprier des connaissances et développer des compétences disciplinaires, dans un cadre rigoureux qui évite la dispersion ».

lycéens cour lycée

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Les profs craignent une « concurrence délétère entre les disciplines »

Les associations de profs spécialistes (parmi lesquelles la CNARELA, l’UDPPC, l’APMEP, l’APHG Et l’APPEP) déplorent aussi la « complexité de l’architecture envisagée » – avec une unité générale, une unité d’approfondissement, une unité d’accompagnement, ainsi que des « majeures » et des « mineures » -, qui devrait selon elles « renforcer les inégalités sociales, aboutir à une concurrence délétère entre les disciplines et les établissements, brouiller les repères de l’orientation, et compliquer à l’excès la rédaction des programmes. »

La Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes s’inquiète en outre de la présence annoncée dans les jurys du futur et flou « Grand oral » du Bac, « d’une personne dont rien ne garantit les compétences pour évaluer équitablement un candidat ».  Enfin, elle « s’étonne » du « peu de place que le rapport réserve aux transformations envisagées dans la voie technologique. »

La pétition mise en ligne sur Change.org a déjà recueilli plus de 3000 signatures. Demain, 1er février, devrait normalement avoir lieu une grève simultanée des enseignants, des lycéens et des étudiants, face à ce projet, mais aussi face à celui de réforme de l’entrée dans l’enseignement supérieur.