
Jean-Michel Blanquer a confié à Boris Cyrulnik la mission de préparer les assises de la maternelle, en mars 2018 / (c)DRFP Odile Jacob / CC Wikimedia
Alors que des chercheurs s’inquiètent de la façon dont Jean-Michel Blanquer semble voir dans les neurosciences une recette miracle, le ministre a annoncé ce week-end la prochaine « refonte » de l’école maternelle. Une réforme qui devrait prendre appui sur l’expertise de Boris Cyrulnik, spécialiste de la petite enfance, et neuropsychiatre.
Dans une interview accordée au quotidien Ouest France, Jean-Michel Blanquer explique avoir confié à Boris Cyrulnik la mission de préparer les assises de la maternelle, en mars – un rendez-vous durant lequel devraient être mises en avant les « meilleures pratiques pédagogiques et éducatives », et qui devrait permettre ensuite à l’Éducation nationale de « penser l’école maternelle de demain », afin d’en faire « véritablement l’école de l’épanouissement et du langage. »
Pour le ministre, les enjeux d’une réforme de l’école maternelle « sont immenses ». Selon lui, « elle doit donner à l’enfant l’appétit d’apprendre, dès les premières années de sa vie, et lui permettre, par un bain de langage, d’acquérir un vocabulaire riche, qui aura un impact sur sa réussite en primaire ». Lors de sa conférence de rentrée, en septembre 2017, le ministre avait déjà indiqué vouloir « développer le langage écrit et oral en maternelle, afin de réduire les inégalités ». En effet, d’après lui, « le langage est aujourd’hui la première des inégalités qui se traduit par la quantité de vocabulaire maîtrisé à l’entrée en maternelle« .
« Un jeune enfant est capable d’apprendre n’importe quelle langue » (Boris Cyrulnik)
Également interrogé par Ouest France, Boris Cyrulnik explique que « les premières années sont fondamentales, car ce sont celles où l’on prend sa direction dans la vie ». Il constate en outre qu’entre 2 et 3 ans, « du fait de la plasticité du cerveau, un enfant est capable d’apprendre n’importe quelle langue. Durant cette courte période, on acquiert entre 100 et 500 mots, des règles de grammaire, un début de double articulation. C’est stupéfiant, et ça ne se produit qu’à cette étape de la vie ».
Le neuropsychiatre prône l’apprentissage par les enseignants et les adultes qui s’occupent de l’enfant de la « théorie de l’attachement », axée sur le langage et de bonnes interactions avec l’élève – qui favorisent une transmission du savoir sereine, non-anxiogène et sécurisante. Lors d’une interview qu’il nous avait accordée en 2015, Boris Cyrulnik rappelait que « peu de professeurs ont conscience de l’impact affectif qu’ils ont sur les enfants ».
Pour « sécuriser » davantage les jeunes élèves et développer leur langage, Jean-Michel Blanquer envisage en outre de revoir la formation des enseignants et des intervenants en maternelle – notamment les ATSEM (agents territoriaux spécialisés). « Il s’agira de revoir les formations initiales et continues, peut-être d’aller jusqu’à des formes de certification », indique-t-il.
Pour « favoriser le plaisir d’apprendre » en maternelle, le ministre dresse enfin une liste de « leviers » : l’amélioration des relations entre les intervenants et les enfants, mais aussi « de l’environnement de l’école, du mobilier de la salle de classe à la cantine en passant par les toilettes ». Selon lui, « tout a son importance et devra être étudié dans le cadre des assises ».
Félicitations à ce grand Monsieur qui est Boris Cyrulnik, j’ai une grande foi en ce Monsieur très intelligent, intéressant et attachant.
Ce serait vraiment une grande et bonne idée que Boris Cyrulnik soit précurseur del’initiative d’un nouvel apprentissage de la langue française pour les petits enfants des écoles maternelles! Merci également à JME Blanquer pour sa grande idée d’avoir référencé Le Dr Cyrulnik.
Valérie.
Belles paroles mais qui ne restent que des paroles ! Je suis enseignant en maternelle et nous attendons des actes !
-Salaire digne de la complexité de la mission .
-Taux d’encadrement qui permette la prise en compte de chaque élève (non aux classes de 30 et plus).
-Conditions matérielles favorables . Le financement de celles-ci dépend des municipalités et il faut
parfois se battre pour qu’elles soient seulement acceptables !
Gentil le ministre mais des actes svp !
Dans sa déclaration, citée entre guillemets, Monsieur le ministre ne sait pas que l’école maternelle fait partie de l’école primaire.
Primaire = Maternelle + Élémentaire
Complètement d’accord. En tant que ministre de l’éducation, on se doit de savoir que l’école maternelle fait partie de l’école primaire.
En maternelle dans une classe de PS à 30 enfants , on parle beaucoup mais au groupe alors qu’on a en face des individus en formation qui n’entendent que ce qui leur est adressé directement . Une maternelle De qualité commence avec des effectifs réduits : 16 Ou 18 enfants c’est un maximum si on veut pouvoir leur adresser la parole personnement . Il suffit d’aller dans une classe pour s’en rendre compte . Et quand on est enseignant il suffit de pointer en fin de journée à qui on a parlé pour se rendre compte qu’on est … loin du compte .
À quand une vraie réforme de l’Ecoke où tous les acteurs sont associés , Et pas Les copains intellos ou Les souvenirs passéistes ????
Juliette
La maternelle, quel grand moment où le manque de personnel est flagrant ou le rythme des enfants n est pas respecté.
Dans le Rhône c est 40 min de repos installé le nez dans un coussin assis à une table ! Pour des moyenne section et des enfants qui ont souvent cantine et garderie du matin. C est beaucoup demander alors enseigner le langage dans ces conditions je veux qu’ on m explique…. surtout quand on vois nos propre parlementaire s endormir en plein hémicycle
psychologue à l »école, je perçois la difficulté d’enseigner en maternelle: effectifs trop élevés qui entrainent une certaine forme de violence – c’est un âge où les tous petits ont besoin d’attention. trop peu d’activités ludiques et créatives…l’école ne donne toujours pas une place aux parents! bref, il y a encore des choses à améliorer.. heureuse de savoir Boris dans l’aventure…
avec en moyenne 30 enfants par classe, j aimerai qu’on m’explique comment faire pour tous les écouter, les reprendre pour bien les faire parler.
revoir les effectifs des classes. 20 grand maximum. et mettre une ATSEM par classe. voilà ce qu’il faut.