Je souhaiterais des élèves toujours plus motivés, autonomes et investis

Grégory, enseignant de français en collège dans l’académie de Caen :

© Vesna Cvorovic

© Vesna Cvorovic

« L’année 2017 a été pour moi une année de transition : récemment arrivé dans un nouvel établissement, il m’a fallu m’adapter à des élèves différents, une organisation différente… Mais globalement les choses se passent de mieux en mieux et j’aborde la nouvelle année avec confiance et envie. Pour 2018, je souhaiterais des élèves toujours plus motivés, autonomes et investis ; des projets qui font sens et qui leur permettent d’apprendre efficacement, avec du plaisir à se rendre au collège ; des outils numériques qui fonctionnent, couplés à des pédagogies efficientes ; et plus largement, que l’Education nationale retrouve un peu de sérénité… La récente réforme ayant parfois monté les collègues les uns contre les autres, occultant le fait que nous avons toutes et tous le même objectif : faire progresser et réussir nos élèves. Et puis, puisque nous en sommes au chapitre des vœux, rêvons un peu : que notre métier soit mieux reconnu socialement, et pas seulement réduit aux nombres d’heures effectuées en classe ; nous accorder donc une véritable légitimité professionnelle et une revalorisation salariale… Mais là, je pense que je rêve un peu trop ! Heureusement, pour ma part, la motivation et le plaisir sont intacts : l’essentiel pour attaquer une nouvelle année. »

Mes souhaits pour 2018 : poursuivre mes découvertes et continuer à me former via des MOOCs

Delphine, enseignante de mathématiques en lycée dans l’académie d’Orléans-Tours :

« En 2015, je me suis lancée dans la folle expérience de la pédagogie inversée avec ma classe de Terminale S. Année enthousiasmante, j’ai donc généralisé en 2017 cette pédagogie à l’ensemble de mes classes. Depuis, j’ai découvert énormément d’outils numériques ou non, de personnes via Twitter… Mes souhaits pour l’année 2018, poursuivre mes découvertes, continuer à me former via des MOOCs, rencontrer, partager, échanger avec d’autres personnes passionnées, lire encore et toujours des livres de pédagogies actives. Je souhaite continuer mon investissement à Inversons la Classe ! et Eduvoices . »

Pour moi, l’année 2017 a été chargée !

Natacha, enseignante de français en collège dans l’académie de La Réunion :

« Dernière heure de cours de l’année 2017 : je présente aux élèves une vidéo sur le fonctionnement du cerveau afin qu’ils comprennent mieux comment mémoriser. Ils sont extrêmement intéressés et motivés. Ils me touchent… Pourtant, en 2017, j’étais frustrée. J’avais du mal à créer ce lien privilégié que j’ai presque toujours su établir, davantage encore depuis la classe inversée collaborative. Il faut dire que cette année a été chargée : outre ma mission de IAN (Interlocuteurs Académiques pour le Numérique), les formations que j’anime, je m’absentais souvent, en formation pour l’admission du CAFFA… Mon vœu pour 2018 ? Obtenir le CAFFA afin de continuer à animer des formations et surtout pouvoir m’investir à nouveau à 100% auprès de mes élèves parce que c’est l’essence de mon métier. Et continuer à innover, à imaginer des projets pour leur donner le goût de lire, le goût d’écrire et le goût de collaborer. »

Je veux développer une confiance mutuelle entre le corps enseignant et les parents

Yaël, professeure des écoles dans l’académie de Bordeaux et auteure de « CHECKLIST mon enfant réussit à l’école ! » :

Photo : schroederhund / CC

Photo : schroederhund / CC

« L’année 2017 a été très riche et m’a permis de me diversifier en écrivant un livre-guide destiné aux parents. En effet, longtemps absents des réflexions menées autour de la réussite des élèves, les parents sont reconnus par la loi d’orientation et de programmation de la refondation de l’École de 2013 comme des partenaires essentiels. Le dialogue entre les enseignants et les familles progresse et doit s’enrichir dans un but commun : faire progresser tous les élèves. En ce sens, je pense que le dispositif des devoirs faits au collège est un dispositif opérant s’il est complété d’une aide proposée aux parents pour leur permettre d’accompagner eux-mêmes leurs enfants scolairement car quel meilleur éducateur que le parent lui-même ? Il me tenait à cœur de partager, en les adaptant aux contraintes familiales, mes méthodes d’enseignement. Mon but de cette année était de ne pas destituer les parents de leur rôle de co-éducateur mais au contraire de les y accompagner. Comment ? Faire des devoirs, un moment de jeu familial, « faire chanter » les angles, danser les poésies, courir autour d’un terrain pour mieux comprendre les fractions en sont quelques exemples. Ma résolution pour 2018 : développer une confiance mutuelle entre le corps enseignant et les parents car nos visions sont complémentaires et permettent d’œuvrer dans un but commun : créer l’École de la réussite pour tous. »

En 2017, j’ai créé mon premier Serious Game
élèves lycée prof

Alexander Raths – Shutterstock

Jean-Michel, enseignant de SVT en collège dans l’académie de Paris :

« L’année 2017 a été l’occasion pour moi de tester une nouvelle pédagogie puisque j’ai créé mon premier Serious Game pour ma classe de seconde : un jeu sur l’ADN dans lequel les élèves devaient neutraliser un savant fou. Le bilan est assez positif : les élèves ont bien joué le jeu et ont développé certaines compétences liées à l’autonomie et au travail de groupe. Pour 2018, j’attends avec impatience de voir ce que sera la réforme du bac et des programmes. J’espère que les SVT trouveront la place qu’elles méritent car elles forment à de multiples compétences, permettent l’acquisition d’une culture scientifique et participent à la formation de l’esprit critique. Je tâcherai en 2018 d’apporter à mes élèves tout le soutien nécessaire pour qu’ils réussissent dans cette discipline. Je continuerai de leur transmettre les outils pour réfléchir aux enjeux contemporains (tels que le changement climatique, la production d’énergie) et de les aider à trouver des éléments de réponses à des questions vives de société (liées à la bioéthique, la sexualité, la vaccination, aux OGM, etc.). »

 2017 a été pour moi une année de transition

Sylvie, enseignante d’histoire-géographie en congé formation dans l’académie de Nantes :

« 2017 a été pour moi une année de transition. J’étais enseignante en collège depuis de nombreuses années, me voilà nommée en lycée. Ce qui a réellement marqué mon année : le chemin de l’université que j’ai emprunté en septembre en raison de l’obtention d’un congé formation. J’effectue à l’université de Nantes un master 2 de recherches en histoire contemporaine jusqu’en juin 2018. Ma carrière de professeure entre parenthèse, je partage les bancs de l’université avec de jeunes étudiants. Des échanges avec « mes camarades de promo », j’apprends énormément. Il y a beaucoup d’inquiétudes vis-à- vis de l’avenir et peu d’appétence pour le métier de professeur. Cela m’interroge. Quelle vision donnons-nous de ce métier pour qu’il inquiète autant ? L’absence de reconnaissance de l’investissement et des sacrifices revient régulièrement. Cela me motive pour m’investir au niveau de l’orientation lorsque je me retrouverai face aux lycéens à partir de septembre 2018. D’ici là, mes vœux pour 2018 vont à ces jeunes étudiants afin qu’ils réussissent dans leurs projets. »