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Pour comprendre des concepts mathématiques complexes, rien de tel que la préparation de beignets, de crème anglaise ! C’est l’idée d’Eugenia Cheng, prof à Stanffield.

Mathématicienne et professeure à l’université de Chicago, la britannique Eugenia Cheng a eu une idée originale : pour expliquer des concepts abstraits, pas du tout destinés à une application pratique (en l’occurence, les structures mathématiques), elle fait… la cuisine ! Mais l’idée va plus loin que simplement couper une tarte en plusieurs morceaux pour illustrer les fractions. Cette fois, il s’agit d’aborder des concepts véritablement complexes.

Son essai « Comment cuire un 9 » (Flammarion, 2016) est un livre de cuisine d’un nouveau genre : chaque chapitre présente ainsi une recette, qui résume un thème mathématique. L’idée de vulgariser les maths à travers la cuisine lui est venue pendant un de ses cours. « Je me suis rendu compte que chaque fois qu’une anecdote concernait la nourriture, mes élèves se réveillaient. Un jour, un de mes étudiants m’a dit : ‘expliquez-nous tout ça avec des biscuits Oreo’, et je me suis rendu compte qu’ils permettaient de comprendre ce que j’avais prévu de présenter ce jour-là : le conjugué des nombres complexes », raconte-t-elle au Guardian.

« Tout est analogie dans les maths »

Pour illustrer le principe de « non-associativité, Eugenia Cheng a choisi d’utiliser la recette de la crème anglaise, où il faut absolument mélanger les ingrédients dans un ordre précis. « Il faut d’abord mélanger le sucre et les jaunes d’œuf, puis fouetter le tout avant d’ajouter la crème. C’est un processus associatif. En mathématiques, avec les additions, soustractions, divisions ou exponentiations, c’est pareil. », explique-t-elle ainsi au New-York Times.

Pas question en tout cas pour Eugenia Cheng de diffuser le message selon lequel les maths ne seraient intéressantes qu’à travers des analogies : « Tout est analogie dans les maths. Ce que j’essaie de faire, c’est d’apporter des idées et d’ouvrir la voie à quelque chose. Malheureusement, beaucoup de gens tirent leur estime de soi du fait qu’ils peuvent comprendre des choses que les autres ne peuvent pas comprendre. Je ne suis pas d’accord avec cela. »