dictée

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Une dictée pour mieux lire ? Au lendemain de la diffusion de l’étude PIRLS, selon laquelle le niveau des écoliers français continue de baisser en compréhension de lecture, le ministre a annoncé l’instauration d’une dictée par jour en primaire. Une mesure qui laisse nombre de spécialistes de l’éducation sceptiques. « Il s’agit d’un exercice intéressant pour l’orthographe et la grammaire, mais qui n’interroge pas du tout le sens et ne vérifie en rien la compréhension », indique par exemple Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp FSU.

Mais qu’en pensent les enseignants, premiers concernés ? Suite à un appel sur les réseaux sociaux, voici une sélection de réponses qui se rejoignent, et qui seront -nous l’espérons- éclairantes.

« Les lectures suivies en classe, oui ! »

Sur Twitter, Loic Breilloux, directeur de l’école primaire de Le Vigen, près de Limoges, se prononce en faveur d’une dictée quotidienne, mais « pas pour améliorer la compréhension, plutôt pour l’orthographe ». De son coté, Carine Arlotto, professeure des écoles à Golfe Juan, ne pense pas non plus que la dictée soit « le Graal pour mieux lire ». Elle prône plutôt le développement de « lectures suivies en classe, avec explication du vocabulaire, des questions orales, de l’implicite, et la prise d’indices ».

« Une histoire par jour » plutôt qu’une dictée quotidienne

Prof des écoles à Évin-Malmaison, Franck Vasseur remarque que l’étude de l’orthographe « contribue bien sûr à une meilleure qualité de la compréhension en lecture », mais s’interroge : « finalement ça n’est pas plutôt d’une histoire par jour dont auraient besoin les élèves ? »

https://twitter.com/VasseurFranck/status/939209680479498240

« La phonétique et l’étymologie aideraient davantage »

Sur notre page Facebook, les enseignants sont tout aussi sceptiques face à la dictée quotidienne proposée par Jean-Michel Blanquer face aux difficultés des élèves à comprendre ce qu’ils lisent. Un enseignant, qui utilise le pseudonyme « Corwin Amber », note avec ironie que « les dictées sont un très bon outil, le tournevis aussi, mais utiliser un tournevis pour planter un clou, ce n’est pas vraiment une bonne idée ». Selon lui, « ce dont nous avons besoin, c’est un enseignement explicite de la compréhension conséquent dès le plus jeune âge. »

Professeur d’histoire-géographie à Cherbourg, Gaëtan Foucaud précise ne pas être un spécialiste, mais penser que « de la phonétique et de l’étymologie aideraient davantage », la dictée ne faisant que « couronner » la maîtrise de la langue.

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