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Matej Kastelic – Shutterstock

Depuis octobre la consultation nationale à propos du baccalauréat est lancée sous l’égide de Pierre Mathiot, ancien directeur de l’institut d’études politiques de Lille. Alors qu’elle ne concernait jusqu’alors que les acteurs de l’enseignement scolaire, le ministère de l’Éducation nationale l’a étendue, le 12 décembre, aux lycéens. Un sondage est disponible sur le site education.gouv.fr. Ses résultats seront dévoilés en janvier et il est accessible à tous (non-lycéens compris), pendant une durée de six jours.

L’objectif du gouvernement est de réformer l’examen à horizon 2021. Le questionnaire interroge donc les élèves sur leur vision du contrôle continu, du remplacement des séries S, ES et L, du baccalauréat général, « par un système comprenant un tronc commun et des cours en option », ou encore des évaluations orales.

Dans cette consultation, on voit se préciser les pistes de recherches du gouvernement : extension du contrôle continu et mutation du lycée actuel vers un lycée modulaire, où la plupart des matières seraient à la carte. Des mesures qui inquiètent le syndicat enseignant SNES-FSU, qui craint qu’elles n’accroissent les inégalités entres les élèves.

Fac : précisions sur les futurs prérequis pour rentrer à l’université

Depuis mardi 12 décembre, on connait également les prérequis qui permettront aux élèves de terminale d’accéder à l’université. La réforme du baccalauréat est en effet le corollaire de l’autre grande réforme scolaire menée par le gouvernement : celle de l’université, où le gouvernement désir notamment introduire une dose de sélection.

La grande nouveauté du projet de loi « orientation et réussite des étudiants« , est la remise en cause de l’article L612.3 du code de l’éducation, qui fait du baccalauréat un laissez-passer inconditionnel vers l’université. Le projet de loin n’entend plus laisser à l’étudiant le dernier mot concernant son orientation post-bac, mais à l’université. Celle-ci pourra désormais refuser qu’un élève accède à une filière sous prétexte qu’il ne remplit pas certains critères de niveau dans des disciplines en rapport avec son choix de filière.

Cependant les critères établis par le ministère restent très flous. Les candidats en licence mention art devront par exemple :

  • Savoir mobiliser des compétences en matière d’expression écrite et orale afin de pouvoir argumenter un raisonnement
  • Disposer d’un bon niveau dans au moins une langue étrangère (niveau B)
  • Pouvoir travailler de façon autonome, organiser son travail et faire preuve de curiosité intellectuelle
  • Etre sensibilisé aux pratiques de la discipline artistique visée

Il s’agit là d’une base minimale puisque le document du ministère précise bien que chaque établissement pourra « apporter ses spécificités » à la sélection, qui se fera via la nouvelle plateforme d’orientation post-bac Parcoursup. La réforme de l’université est débattue à l’Assemblée nationale depuis le 12 décembre, son entrée en vigueur est prévue dès 2018.