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Le 22 novembre, le projet de loi d’entrée à l’université était présenté en conseil des ministres. Il reprend dans les grandes lignes le plan étudiant (en annexe) présenté le 30 octobre par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 12 décembre, pour une entrée en vigueur prévue dès 2018.
Entre remise à niveau et sélection
Le même jour, lycéens et étudiants marchaient de la place de la République à celle de la Bastille, pour dénoncer un projet « d’université sélective« . Une réforme qu’ils jugent mauvaise car elle remet en cause l’article L612.3 du code de l’éducation qui fait du baccalauréat un laissez-passer inconditionnel vers l’université.
Pourtant le gouvernement se défend de vouloir sélectionner les étudiants. Il présente la réforme plutôt comme une manière d’assurer un meilleur suivi des élèves, insistant sur le fort taux d’échec en première année à la fac et le fiasco des filières surpeuplées où le tirage au sort a récemment été de mise.
En effet, la réforme ne propose pas directement une sélection, mais des mesures de remise à niveau pour des élèves dont le profil ne correspondrait pas au choix de filière envisagé. Or toute remise à niveau sous-entend une connaissance des dossiers et profils des élèves. Les résultats et appréciations scolaires, à partir de la classe de première, seront pris en compte par les universités, et les élèves, orientés en fonction de ceux-ci. Il en est donc fini du libre choix de sa première année de licence.
Le dernier mot à l’étudiant ?
Le dernier mot en matière d’orientation à la fac est-il toujours donné à l’étudiant ? Comme nous le rappelions dans un article précédent, c’était la question qui restait en suspens après le rapport sur l’université rendu en octobre.
« Oui, si. » C’est la réponse apportée par le projet de loi. Si une université ne peut pas refuser de manière définitive l’admission d’un étudiant dans une filière où il y a de la place, l’étudiant ne peut pas non plus refuser de suivre le parcours de remise à niveau : refuser la remise à niveau c’est refuser l’entrée à l’université.
Pour que la communication entre les universités et les lycéens en classe de terminale soit facilitée, elle se fera toujours via une plateforme numérique. Cependant il ne s’agira plus d’Admission Post Bac mais de Parcoursup.

Extrait du « Plan étudiants »
Comment va se passer la remise à niveau ?
Les critères qui feront qu’un lycéen sera, ou non, accepté dans l’enseignement supérieur sont à définir par les universités
elles-mêmes. Ils pourront prendre la forme d’un examen, comme cela existe déjà à l’université parisienne d’Assas, où les élèves passent un test de logique qui permet de les guider dans leur choix de licence, ou encore d’une prise en compte de leur dossier scolaire
De même, la nature de cette remise à niveau n’est pas encore fixée. En fonction des universités et des lacunes des étudiants, il pourra s’agir de cours complémentaires pendant l’année, de formations par plateformes numériques, ou encore d’une année d’étude supplémentaire, ce qui reviendrait à instituer une licence en 4 ans.
Les candidats qui n’obtiendront aucune réponse positive, seront orientés par la « Commission d’accès au supérieur. » Constituée de chefs et de responsables d’établissements du secondaire et du supérieur, ainsi que de représentants des collectivités territoriales, elle les « accompagnera » dans leur orientation. Elle disposera pour ce faire du pouvoir d’affecter un candidat dans un établissement.
Pourquoi ne pas mettre à niveau les élèves à l’entrée au collège?
Une 2°année en CM2leur seraitplus profitable que les aides apportées au cours de la 6°
Pour beaucoup la scolarité en collège serait améliorée
Une année de scolarité coute cher à l’état, c’est pourquoi le redoublement a été banni. Résultat les élèves se trainent jusqu’en Terminale, on leur donne le bac, et ils sont refoulés à la fac sans comprendre pourquoi. Voila ce que donne une logique purement financière