L’anglais n’est pas une contrainte mais un outil indispensable

Protin, enseignant d’anglais en collège dans l’académie de Bordeaux :

collège

© Chlorophylle – Fotolia

« Ce qui m’a plu au premier abord, c’est la langue anglaise. Depuis l’âge de sept ans et demi, je suis connecté à cette langue et il m’arrive parfois de regretter de ne pas la parler davantage en dehors de mes cours. L’anglais fait donc partie intégrante de ma vie. Et pourtant, le cursus scolaire que j’avais entrepris ne me destinait pas à être professeur d’anglais. Le choix de ce métier est le simple fruit d’une réflexion : l’idée de transmettre des connaissances grammaticales et culturelles en anglais à des élèves m’est apparue très séduisante. J’ai donc « foncé » et me voilà dans l’Education Nationale depuis bientôt 11 ans. Je m’aperçois que le volet humain prend de plus en plus de place dans mon enseignement. Etre aux côtés de jeunes qui n’ont pas toujours confiance en leurs capacités, les aider à surmonter leurs difficultés et constater leur progression, n’a pas de prix. Aujourd’hui, l’anglais ne doit pas être perçu comme une contrainte mais comme un outil indispensable  ».

En 6ème, j’ai découvert que l’anglais était tout ce que j’aimais

Soizic, enseignante d’anglais en lycée dans l’académie de Nantes :

« J’ai toujours voulu être prof, je ne sais pas trop pourquoi. Cette idée de partager ce que je sais, peut-être une question de maîtrise et de pouvoir aussi. C’est à partir de la 6ème que j’ai découvert que l’anglais était tout ce que j’aimais : communication, ouverture au monde, diversité culturelle… Et comme j’aimais, j’étais douée ! Aujourd’hui, j’adore mon métier. J’aime faire découvrir aux élèves le monde anglo-saxon, nos programmes ont une entrée culturelle qui permet beaucoup de sujets. Je peux passer des heures à trouver des documents, des textes et fichiers audio authentiques pour les aider à mieux comprendre le monde : le Brexit, les symboles de la culture américaine, la situation des autochtones canadiens, etc. J’essaie aussi de mettre en pratique mes valeurs d’ouverture et de tolérance, et cette congruence me convient. Je suis en réflexion permanente sur mes pratiques, comment évaluer de façon juste, comment ne pas faire perdurer les inégalités, comment les embarquer dans mes cours. C’est un enrichissement intellectuel et personnel. Et puis, j’aime le monde enseignant, même s’il m’agace parfois. Nos disciplines différentes trouvent des voies diverses et c’est enrichissant d’échanger. En bref, je ne me verrais pas ailleurs qu’en classe ».

Une langue simple et pourtant tellement riche  

Laurent, enseignant d’anglais en collège dans l’académie de Dijon :

© Paty Wingrove - Fotolia

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« Professeur d’anglais est un métier que j’ai choisi parce qu’il me permet de partager et d’enseigner une langue que j’ai moi-même découverte et aimée au collège puis au lycée, grâce à des professeurs investis et passionnés. Ils ont su me donner le goût des autres cultures, l’envie de maîtriser la langue du voyage et de pouvoir me plonger dans les livres et les films dans la langue maternelle de mes auteurs et réalisateurs préférés. D’en découvrir de nouveaux aussi. C’est par exemple au lycée que j’ai découvert Steinbeck en lisant en classe et en écoutant la version audio de « Des souris et des hommes », une révélation. Une langue simple et pourtant tellement riche ! Les cours étaient vivants et intéressants. J’ai eu envie de faire la même chose. C’est aussi là que j’ai compris l’intérêt de comprendre et de parler une autre langue. C’est aussi là que j’ai eu l’envie de voyager tout en étant capable de communiquer sans trop de difficultés. Enseigner cette langue permet de choisir, de découvrir, de partager des supports que l’on aime et ce choix, grâce à Internet, est illimité. Etre enseignant d’anglais permet aussi de faire découvrir aux élève les petites choses qui donnent envie d’en savoir plus, il faut rechercher les vidéos, les films, les extraits de livres qui vont être motivants, il faut montrer que l’anglais est partout mais qu’il permet aussi et avant tout de communiquer partout et avec tout le monde. Ce métier permet aussi d’organiser des séjours linguistiques. C’est pour certains élèves (je travaille en REP depuis 15 ans) le premier voyage, le premier contact avec une autre culture. C’est très important, surtout en ce moment. À notre niveau, nous posons des bases pour permettre à ceux qui le souhaitent de s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres façons de vivre. C’est un métier exigeant, beaucoup d’élèves nous arrivent sans goût pour la matière, tout l’enjeu est de montrer que cette matière est bien plus que de la grammaire, des verbes irréguliers et des dialogues répétés en cœur. Il nous arrive d’allumer une étincelle, d’éveiller la curiosité et c’est gagné. C’est un métier en constante évolution dans lequel on apprend en permanence. Il est à conseiller à ceux qui aiment transmettre, partager, travailler avec des adolescents, à ceux qui sont curieux d’expérimenter. En un mot, c’est un métier très enrichissant, même s’il faut entendre par là humainement enrichissant bien sûr parce que compte tenu du nombre d’années d’études mis en parallèle avec le niveau de salaire, il ne vous rendra pas riche côté portefeuille. »

Mon cours d’anglais doit être un moment d’évasion pour mes élèves

Carine, enseignante d’anglais en collège dans l’académie de Créteil :

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« Je suis enseignante car j’ai toujours voulu exercer un métier qui a du sens et par lequel je pourrais aider les autres. Mon objectif principal est de donner confiance à mes élèves. C’est un métier formidable qui me permet de partager ma passion pour le monde anglophone bien évidemment mais qui me donne aussi la chance de continuer d’apprendre sur ma discipline, sur la pédagogie, sur les relations humaines. Ce qui m’importe le plus aujourd’hui est de susciter la motivation des élèves pour les pousser à parler en langue étrangère dans un climat de confiance et de respect mutuel. Un cours d’anglais réussi est un cours où l’on s’écoute entre camarades et où l’on s’entraide, un cours où l’erreur a toute sa place comme élément constitutif de l’apprentissage et où l’on n’a pas peur de s’exprimer. Ce que j’aime le plus dans ma matière : on peut parler de tout et jouer à devenir quelqu’un d’autre ! Mon cours d’anglais doit être un moment d’évasion pour mes élèves. »