IUT de Clermont / Wikimedia / Licence CC

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En parallèle de la réforme du premier cycle universitaire, le ministère de l’Enseignement supérieur prépare une refonte du DUT (diplôme universitaire de technologie) et des IUT (Instituts universitaires de technologie), selon Les Echos et l’Etudiant.

Rodolphe Dalle, président de l’Assemblée des directeurs d’IUT (ADIUT), et Jean-Paul Vidal, président de l’UNPIUT (Union Nationale des Présidents d’IUT), ont été reçus le 26 octobre 2017 par Frédérique Vidal. Selon AEF, la ministre de l’Enseignement supérieur leur aurait expliqué vouloir « en finir avec la confusion chez certains » entre BTS et DUT, ainsi qu’avec la notion de diplôme à Bac +2 à l’université.

Le projet de la rue Descartes, soutenu par les directeurs et présidents d’IUT, consisterait à revoir la scolarité des Instituts universitaires de technologie, en l’étalant sur 3 ans dès 2019 (au lieu de 2 ans actuellement), et en faisant passer le DUT de 120 à 180 crédits ECTS – avec le grade de licence. Un autre projet consistait à transformer carrément le DUT en licence professionnelle (en 3 ans), mais l’ADIUT et l’UNPIUT se sont opposées à cette option.

 « Vers un diplôme professionnalisant »

université

© davis – Fotolia

Pour Frédérique Vidal, interviewée par L’Est Républicain, la réflexion engagée pour étendre les études en IUT sur trois ans au lieu de deux, vise « à accroître les formations qui favorisent l’alternance » dans le supérieur, « avec des modules plus professionnalisants ». Comme le remarquent Les Echos, avec 180 crédits universitaires (correspondant à une L3), la formation des IUT se calerait ainsi sur le modèle européen du LMD (licence-master-doctorat).

Pour Rodolphe Dalle, les DUT déboucheraient alors sur des formations plus professionnalisantes, « en permettant de former des  professionnels à bac +3 qui s’inséreront dans les entreprises ». Des « passerelles » entre IUT et universités seraient notamment à l’étude.

Du côté de l’UNPIUT, Jean-Paul Vidal voit dans l’extension de la scolarité des IUT à 3 ans, une grande étape « vers un diplôme professionnalisant, avec grade de licence, permettant une insertion professionnelle et l’accès à des emplois de cadres intermédiaires, dont ont besoin les entreprises ».

« Gommer l’image de ‘classe prépa’ en 2 ans »

La réforme des IUT devrait enfin leur permettre d’accueillir davantage de bacheliers technologiques – pour l’heure, seuls 30% d’entre eux suivent ces formations, qui sont monopolisées par les bacheliers généraux. Pour Jean-Paul Vidal, interrogé par AEF, l’objectif de la refonte de la scolarité est ainsi, également, de « gommer l’image de ‘classe prépa’ en deux ans pour accéder à une grande école ».

Le président des présidents d’IUT ajoute « faire le pari que les écoles d’ingénieurs et de commerce s’adapteront, et que les diplômés d’IUT, qui constituent un vivier pour certaines de ces écoles, continueront à y avoir accès. » Dans Les Echos, Stephan Bourcieu, vice-président de l’association Passerelle, qui supervise un concours donnant accès à 13 grandes écoles de management, indique en effet que ces dernières ne cachent pas leur inquiétude, car les étudiants diplômés d’un DUT « représentent pour elles 50 % des admissions parallèles de première année ».