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En parallèle de la réforme du premier cycle universitaire, le ministère de l’Enseignement supérieur prépare une refonte du DUT (diplôme universitaire de technologie) et des IUT (Instituts universitaires de technologie), selon Les Echos et l’Etudiant.
Rodolphe Dalle, président de l’Assemblée des directeurs d’IUT (ADIUT), et Jean-Paul Vidal, président de l’UNPIUT (Union Nationale des Présidents d’IUT), ont été reçus le 26 octobre 2017 par Frédérique Vidal. Selon AEF, la ministre de l’Enseignement supérieur leur aurait expliqué vouloir « en finir avec la confusion chez certains » entre BTS et DUT, ainsi qu’avec la notion de diplôme à Bac +2 à l’université.
Le projet de la rue Descartes, soutenu par les directeurs et présidents d’IUT, consisterait à revoir la scolarité des Instituts universitaires de technologie, en l’étalant sur 3 ans dès 2019 (au lieu de 2 ans actuellement), et en faisant passer le DUT de 120 à 180 crédits ECTS – avec le grade de licence. Un autre projet consistait à transformer carrément le DUT en licence professionnelle (en 3 ans), mais l’ADIUT et l’UNPIUT se sont opposées à cette option.
« Vers un diplôme professionnalisant »

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Pour Frédérique Vidal, interviewée par L’Est Républicain, la réflexion engagée pour étendre les études en IUT sur trois ans au lieu de deux, vise « à accroître les formations qui favorisent l’alternance » dans le supérieur, « avec des modules plus professionnalisants ». Comme le remarquent Les Echos, avec 180 crédits universitaires (correspondant à une L3), la formation des IUT se calerait ainsi sur le modèle européen du LMD (licence-master-doctorat).
Pour Rodolphe Dalle, les DUT déboucheraient alors sur des formations plus professionnalisantes, « en permettant de former des professionnels à bac +3 qui s’inséreront dans les entreprises ». Des « passerelles » entre IUT et universités seraient notamment à l’étude.
Du côté de l’UNPIUT, Jean-Paul Vidal voit dans l’extension de la scolarité des IUT à 3 ans, une grande étape « vers un diplôme professionnalisant, avec grade de licence, permettant une insertion professionnelle et l’accès à des emplois de cadres intermédiaires, dont ont besoin les entreprises ».
« Gommer l’image de ‘classe prépa’ en 2 ans »
La réforme des IUT devrait enfin leur permettre d’accueillir davantage de bacheliers technologiques – pour l’heure, seuls 30% d’entre eux suivent ces formations, qui sont monopolisées par les bacheliers généraux. Pour Jean-Paul Vidal, interrogé par AEF, l’objectif de la refonte de la scolarité est ainsi, également, de « gommer l’image de ‘classe prépa’ en deux ans pour accéder à une grande école ».
Le président des présidents d’IUT ajoute « faire le pari que les écoles d’ingénieurs et de commerce s’adapteront, et que les diplômés d’IUT, qui constituent un vivier pour certaines de ces écoles, continueront à y avoir accès. » Dans Les Echos, Stephan Bourcieu, vice-président de l’association Passerelle, qui supervise un concours donnant accès à 13 grandes écoles de management, indique en effet que ces dernières ne cachent pas leur inquiétude, car les étudiants diplômés d’un DUT « représentent pour elles 50 % des admissions parallèles de première année ».
Avec un peu d’imagination on peut voir arriver le début de la fin des IUT.
Si vous êtes aux manettes dans un IUT réfléchissez à deux fois avant de vous précipiter pour cette orgie !
Finalement cette évolution simplifiera enfin peut être l’offre de formation dans le supérieur,
Sauf si on nous les déclinent comme on sait si bien le faire en France… en licence pro, licence, licence IUT, licence ingénieur, licence DU, licence prépa master, licence prépa école, licence BTS, licence de lycée…
De toute façon, après une licence pro, beaucoup d’étudiants poursuivent leurs études, il en ira de même après un dut en 3 ans, qui restera une formation bien plus sérieuse qu’une licence de la fac. Et pour ceux qui voudront s’arrêter, 3 ans d’études dans le même endroit, avec une bonne cohérence des enseignements, ce sera super.
Attention à ne pas tout casser dans les iut, qui marchent bien. Ils fournissent pas mal de bons professionnels à bac +3 actuellement parce que les jeunes qui y vont savent qu’ils peuvent aussi poursuivre leurs études. Si la poursuite à bac +5 devient plus difficile, les professionnels formés à bac+3 auront un mauvais niveau, ce qui se voit déjà en bts. Attention surtout dans les iut scientifiques.
Quant aux profs, qui sont des universitaires, attention au désinvestissement massif si le niveau baisse…
Toujours dangereux de toucher à un système qui tourne bien… il ne faut pas exagérer, les poursuites d’études à bac +5 ne sont pas massives, surtout dans les iut de province.