Alors que vient de débuter officiellement la concertation sur la réforme du baccalauréat, l’Académie des sciences appelle, dans une note publiée en octobre, à redonner à la filière S son orientation scientifique. Pour l’Académie, les réformes du lycée de 2000 et 2010 ont transformé la série en « filière généraliste dotée d’une légère coloration scientifique ».
De « graves lacunes » en calcul
L’Académie pointe notamment « une réduction importante des horaires » : on observe, par exemple, « en classe de première, en physique et chimie, un passage de 4 h 30 hebdomadaires (2001) à 3 h (2011), laissant seulement 1 h 30 de cours ; en mathématiques, un passage de 5 h hebdomadaires (2001) à 4h (2011) », déplore-t-elle. De plus, les programmes sont « trop émiettés », comme en physique-chimie où l’enseignement se retrouve « dispersé dans un grand nombre de chapitres abordés de manière superficielle à un rythme frénétique », ou en maths, où « l’indigence de certains chapitres en limite fortement l’intérêt ». Plus grave, l’Académie dénonce « de graves lacunes en matière de calcul », dues à « l’utilisation mal gérée des calculettes ou tablettes, menée sans véritable perspective et sans formation ».
Elle réclame donc le recentrage de l’enseignement en série S « sur des objectifs plus spécifiquement scientifiques », l’identification dans les programmes d’« un nombre suffisamment limité de thématiques, à traiter avec davantage de profondeur et interagissant entre elles autant que possible », et la définition d’« objectifs clairs et raisonnablement ambitieux en matière de techniques de calcul ».
Les profs de prépa aussi concernés
Une position partagée par l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS), qui constate dans un communiqué publié aujourd’hui que depuis plusieurs années, « la filière S ne joue plus pleinement son rôle de préparation à l’enseignement supérieur scientifique ». Dans le cadre de la réflexion sur l’évolution du bac, elle « propose que soit mis en place un parcours de formation moins généraliste que la série S actuelle, avec une orientation scientifique plus affirmée ».
Des revendications qui interviennent au moment où s’engage la grande concertation pour réformer le baccalauréat, annoncée par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Pierre Mathiot, à la tête de ce chantier, a affiché sa volonté de transformer en profondeur l’examen, et les filières menant au baccalauréat général. Il a même évoqué la disparition des séries S, ES, et L actuelles, pour aboutir à une « autre manière de délivrer le bac, avec des intitulés plus précis ».
Les programmes de mathématiques et de physique chimie ont été amputés de bases essentielles et sont insuffisamment cohérents. Les conséquences n’ont pu que être constatées dans le supérieur. Nous sommes nombreux à espérer qu’un illustre député aura à coeur de les valoriser et les renforcer dans leur cohérence.
Le nombre d’élus au CAPES de physique chimie est un élément positif.
L’académie n’a rien critiqué concernant les SVT ?