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La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal l’avait annoncé en septembre dernier : la plate-forme APB, à l’origine de nombreuses polémiques cette année, devrait disparaître en 2018. Lors de la présentation ce lundi du Plan Etudiants, la ministre a précisé les modalités de fonctionnement de la nouvelle plate-forme d’inscription dans l’enseignement supérieur.

10 voeux au lieu de 24

Cette plate-forme, dont le nom n’a pas encore été défini, ouvrira fin janvier 2018, selon Frédérique Vidal. Dans APB, les lycéens pouvaient formuler 24 voeux d’orientation et les classer selon leur ordre de préférence, « avec pour conséquence qu’un lycéen pouvait se voir proposer une place dans une filière qu’il n’avait pas du tout envie de rejoindre », a souligné Frédérique Vidal. Sur la nouvelle plate-forme, les voeux seront limités à 10, et ne seront pas classés. Ils seront ensuite soumis aux établissements concernés, et les lycéens pourront choisir leur filière parmi les réponses positives reçues.

Alors que l’algorithme d’APB prenait en compte le lieu d’habitation, ce critère sera supprimé dans la nouvelle plate-forme. Toutefois, « pour éviter une fuite des talents vers certaines métropoles ou bien des mobilités subies, nous allons fixer des pourcentages maximum de mobilité autorisés par formation », a indiqué Frédérique Vidal.

Le conseil de classe du lycée donnera son avis

Les modalités d’examen et de validation des candidatures vont également évoluer. Désormais, les universités pourront s’appuyer sur l’avis du conseil de classe du lycée d’origine du candidat. En effet, chaque lycéen devra présenter, en début d’année de terminale, ses projets d’orientation dans l’enseignement supérieur. Le conseil de classe du premier trimestre donnera une première appréciation sur les choix du lycéen, puis celui du deuxième trimestre émettra un avis officiel, qui sera transmis aux universités.

Au moment de l’examen des dossiers de candidature, les universités pourront donner trois types de réponses : « oui », pour les candidats acceptés sans condition, « oui, si », pour les candidats ne satisfaisant pas aux « attendus » définis pour la filière, à qui sera proposé un parcours personnalisé de mise à niveau (année préparatoire par exemple). Enfin, les candidats ayant sollicité une filière au nombre de places insuffisant seront mis « en attente », en attendant qu’une place se libère dans la formation demandée.

Des réactions mitigées aux annonces du gouvernement

La présidente de la FCPE, Liliana Moyano, s’est réjoui des mesures présentées ce matin : « la question de la sélection, des prérequis a été abandonnée pour un accompagnement personnalisé, par profil d’élève », ce qui « permet de garder le bac comme porte d’entrée aux études supérieures, et que les lycéens restent acteurs de leur projet », a-t-elle estimé.

Pour le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont, en revanche, Emmanuel Macron a abandonné l’idée de la sélection « qui favoriserait le mérite », par « peur de faire converger les luttes sociales contre lui. Alors que la contestation sur la loi Travail n’est pas totalement terminée, il ne voulait pas risquer de se retrouver avec les syndicats et les étudiants en même temps dans la rue », a-t-il déploré.

De son côté, le syndicat des personnels de direction SNPDEN, a regretté, dans un communiqué, « les nouvelles outrances formulées envers la plate-forme APB accablée d’une responsabilité qui n’était pas la sienne. Les dommages ainsi causés par les autorités elles-mêmes au crédit des institutions sont d’évidence mésestimés alors que la confiance est la seule véritable condition de la réussite d’un dispositif quel qu’il soit », a-t-il déploré. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le syndicat avait en effet vivement défendu APB, « un produit qui a considérablement assaini et moralisé l’accès à l’enseignement supérieur ».