école primaire rythmes scolaires

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« Personnellement, ça m’a toujours semblé un peu long. D’autant plus que j’ai constaté que c’était un facteur de décrochage pour certains élèves au cours du premier trimestre » : ainsi Jean-Michel Blanquer décrivait-il les vacances de la Toussaint, en août 2017, sur BFM TV, quelques mois après sa prise de fonction rue de Grenelle.

Le ministre de l’Education nationale devrait lancer prochainement une concertation sur les temps de l’enfantrythmes scolaires, sommeil, relation des enfants avec les écrans. L’occasion de mettre sur la table la durée des vacances d’été, ainsi que celles de la Toussaint. Selon un sondage mené auprès de 1000 internautes par Easyvoyages, et dévoilé par Le Figaro, ces dernières, arrivant « trop tôt », sont les « moins utiles » pour 43% des Français, qui ne rechigneraient pas à les voir raccourcies, voire supprimées.

La durée des vacances de la Toussaint ne cessent de varier : dans les années 1960, elles duraient une semaine, avant d’être ramenées à 3 jours en 1965, de passer à 10 jours dans les années 1980, puis de s’étendre à deux semaines en 1997. En 2002, retour à une semaine, puis dix jours – avant que la réforme des rythmes scolaires de 2012 ne les porte à 15 jours.

« Les élèves arrivent à une période où ils sont fatigués »

L’objectif, en 2012, était d’assurer aux enfants « un véritable repos » au cours du premier trimestre. Selon Vincent Peillon, le ministre de l’Education de l’époque, la durée de ce trimestre était en effet « préjudiciable à l’attention des élèves ». Dans Le Parisien, Stéphane Crochet, secrétaire général du SE UNSA, rappelle que le passage à deux semaines était « l’aboutissement d’une revendication portée de nombreuses années », et qu’il s’agit d’une « pause nécessaire et bienvenue », car fin octobre « est la période de l’année où tout le monde commence à entrer dans une certaine fragilité ».

« Je crois que c’est le constat de tous les enseignants, que ce soit dans le primaire ou dans le secondaire, les élèves arrivent à une période où ils sont fatigués. Et je crois que les parents font le même constat à la maison », note de son côté Clément Peyrottes, secrétaire départemental du SE UNSA 94, sur Europe 1.

Claire Leconte, chercheuse en chronobiologie et psychologue de l’éducation, indique en outre au Parisien que « ces vacances interviennent après 2 mois de coupure estivale et alors que pour les plus jeunes, il y a eu une longue période de remise en route ». Le plus important tenant en fait à ce que font les enfants lors de leurs vacances. « Souvent, les parents leur permettent de veiller. Du coup, ils ne reprennent pas vraiment reposés et, donc, dans de mauvaises dispositions pour apprendre », ajoute-t-elle.