
Le CSP en 2014 / MENESR
Trois semaines après la démission de Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes, l’instance (créée en 2013 pour concevoir les programmes scolaires) et ses 12 membres attendent, inquiets, d’être fixés sur leur sort. Une rencontre avec Jean-Michel Blanquer a en effet lieu ce 16 octobre, au ministère de l’éducation.
« Le CSP peut-il se faire une place aux côtés d’un ministre qui, jusqu’à présent, a semblé en ignorer l’existence ? », s’interroge Le Monde. Le 26 septembre 2017, peu après la démission de Michel Lussault, Jean-Michel Blanquer avait affirmé : « je suis dans un travail d’organisation de l’Education nationale pour que tous les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l’école. Si ça gêne Michel Lussault, ce n’est pas grave qu’il s’en aille ».
La place du CSP : « un point d’interrogation » pour Blanquer
Dans le quotidien national, Denis Paget, professeur de lettres et ex-secrétaire général du SNES-FSU, indique que le CSP est une structure lui semblant « difficile à éliminer du paysage de l’éducation nationale », et que pour le supprimer, le ministre devrait recourir à la loi. « Or, dès sa nomination, il a dit qu’il ne le ferait pas », précise-t-il, tout en indiquant ne pas vouloir, comme tous les membres du CSP, « participer à un comité Théodule » – autrement dit, un Conseil supérieur des programmes « mis en hibernation, ou au service minimum ».
Le 3 octobre, questionné par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale sur le devenir du CSP, Jean-Michel Blanquer est resté flou. Selon lui, les enseignants et le grand public sont « fatigués des changements permanents des programmes » – il n’y aura donc pas de « grande transformation » de ceux-ci. Mais une réforme devrait affecter ceux du lycée, afin d’accompagner la refonte du Bac, prévue pour 2021 – « et nous verrons selon quelles méthodes nous la mettrons en place », a indiqué le ministre.
Jean-Michel Blanquer a expliqué vouloir « parler » avec le CSP, « voir dans quel état d’esprit il est, et comment nous allons aller de l’avant pour faire vivre les programmes dans les temps futurs ». Il a aussi rappelé que le Conseil avait été créé à l’origine comme une institution indépendante du pouvoir public, et qu’il y avait à ses yeux « du pour et du contre » à ce sujet. « D’autres institutions, comme le Cnesco, ont fait la démonstration de leur intérêt et de leur place dans le paysage. Pour le CSP, il y a un point d’interrogation », a-t-il ajouté.
« Il est temps de se remettre au travail » (les membres du CSP)
Pour les 12 membres restants du Conseil, il est en tout cas « plus que temps » de se remettre à l’ouvrage, notamment en ce qui concerne les programmes du lycée, reliés à la mise en place annoncée pour 2021 d’un Bac revu et corrigé – un « dossier trop explosif » pour ne pas être confié à une instance extérieure comme le CSP. « A défaut d’une saisine officielle, le CSP vient de ‘s’autosaisir’ pour ébaucher un plan de travail sur le lycée », indique Le Monde.
Primo, bon débarras !
Secundo, il faudrait revenir au rythme d’avant, une seule réforme, ou toilettage, par tranche de 4 ans ; cela pour éviter les changements ingérables et les manuels bâclés. Rythme qui a été brisé par les foucades d’un célèbre ministre de Jospin.
Tertio, remonter calmement, en 3*4 ans, les exigences en fin de troisième, et supprimer cette calamité : la classe de seconde générale, créée vers 1982, un vrai désastre pour les sciences et le rang interational de notre pays, et recréer des filières plus solides du côté scientifique, avec :
-une seconde CD avec physique, chimie et maths plus complètes au standards internationaux (avec polynômes 2e degré et géométrie analytique, au minimum) ; pour orientation vers classes scientifiques et techno-industrielles présentables au niveau international ;
-une seconde AB pour orientation vers L-ES-filières tertiaires, et forte limitation du recrutement dans ces filières, pour cause de rareté des débouchés.