Travailler au contact des élèves est riche, parfois éprouvant mais tellement passionnant
CPE

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Laura, jeune conseillère principale d’éducation en collège dans l’académie de Versailles (Mme la CPE  sur twitter) :

« La rentrée scolaire 2017 fut speed, excitante et mouvementée. Entre les classes à finir, les emplois du temps à fignoler, les nouveaux élèves à inscrire… Pas une minute à nous depuis notre reprise le 28 août. Forcément, il y a des mauvaises surprises. Un surveillant qui devait prendre son poste début septembre décide de ne plus venir. Nous devons recruter de toute urgence. Nous apprenons que deux CUI (contrat unique d’insertion) ne peuvent plus être renouvelés. Ce qui signifie des élèves sans leurs AVS (auxiliaire de vie scolaire). Une assistante pédagogique décide de démissionner pendant son mois d’essai. Concernant les élèves : ils ont la forme ! Des bagarres, des histoires, des jalousies, des pleurs et des sourires… Travailler au contact des élèves est riche, parfois éprouvant mais tellement passionnant. Ce premier mois de rentrée a tenu toutes ses promesses ! »

Je dois prouver que je suis capable de prendre les choses en main !

Marine, conseillère principale d’éducation-stagiaire en lycée dans l’académie de Versailles :

« En tant que CPE stagiaire, je suis confrontée à une double difficulté en arrivant en poste : je dois m’adapter à ce qui se fait dans l’établissement et comme je ne suis là que pour une seule année, il est difficile de se projeter… Par ailleurs, les élèves ne connaissent pas mon statut de stagiaire et se comportent avec moi comme avec n’importe quel CPE. En revanche, avec les collègues enseignants, ce n’est pas toujours le cas : il faut prouver constamment que je suis capable de prendre les choses en main et que je ne me laisse pas dépasser par les événements. La formation à l’ESPE se fait sur deux jours en milieu de semaine, ce qui permet d’assurer une présence dans l’établissement en début et en fin de semaine, mais c’est aussi un peu frustrant de ne pas pouvoir être toujours là. La plupart des cours, donnés par des CPE ou des spécialistes de l’éducation, sont très utiles pour notre pratique professionnelle. Néanmoins, d’autres paraissent franchement éloignés du terrain et même du métier de CPE… Mais chaque jour passé dans l’établissement confirme que cette profession est passionnante et parfaitement adaptée à ma personnalité. »

Je n’ai aucun mal à imposer mon autorité même si parfois certains élèves me tutoient

Thomas, jeune conseiller principal d’éducation en collège dans l’académie de Nancy-Metz :

Teacher With College Students Giving Lesson In Classroom © Monkey Business

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« J’ai été nommé dans un collège de plus de 500 élèves à 30 minutes de chez moi. Je succède à une CPE qui était là depuis très longtemps, ce qui n’est pas forcément simple pour se faire une place. Néanmoins, la direction est ravie de voir arriver un jeune CPE qui sort tout juste de formation. J’ai eu mon concours en 2016, à 23 ans, et faisait partie des plus jeunes à l’obtenir. J’ai décidé de faire mon stage en lycée professionnel où certains élèves avaient 20 ans : pas simple de se faire respecter quand on a presque le même âge qu’eux ! Cette année, je suis avec des collégiens de 10 à 15 ans, la relation n’est pas la même. Je n’ai aucun mal à imposer mon autorité même si parfois certains élèves auraient tendance à me tutoyer avant de se reprendre aussitôt. Chaque jour, je m’adapte aux problèmes que rencontrent les élèves et me retrouve confronté à des situations qui peuvent parfois prêter à sourire. Le seul point noir est la fatigue : je ne compte pas mes heures et je travaille souvent 50h par semaine. Ce début d’année me conforte dans mon choix : je suis persuadé que ce métier est fait pour moi, je ne le changerai pour rien au monde ! »

Un début d’année épuisant mais heureux !

Anne Laurence, jeune conseillère principale d’éducation en collège dans l’académie de Créteil :

« La vie scolaire du CPE est une vie que j’adore. Une vie de rire, de partage, de rencontres. Faire partie d’une communauté éducative soudée, quel plaisir ! L’année a toutefois commencé difficilement : nouvelle équipe de direction, beaucoup de nouveaux professeurs, des journées de grève auxquelles j’ai participé, deux nouvelles infirmières. Tout ce petit monde a dû commencer à travailler, sans même avoir le temps de faire véritablement connaissance. Au niveau des élèves : du plaisir ! Je m’occupe des 6èmes et des 4èmes. Avec mes 4èmes, le lien est déjà fort. L’année commence avec de grandes confidences, mais également des situations assez dures. Heureusement que je peux compter sur les enseignants et sur les AED ! Pour mes élèves de 6ème, j’apprends doucement à les connaître. Par ailleurs, on essaye au maximum d’accompagner les parents : c’est un travail difficile car tous ne partagent pas nos valeurs, notre conception de l’éducation, ne comprennent pas où notre action doit s’arrêter. Ils ont aussi l’impression que nous sommes intrusifs, ce qui peut être effectivement le cas. Il y a des situations un peu difficiles pour tout le monde, et le challenge est de leur faire comprendre que nous sommes dans la même équipe. En bref, c’est un début d’année épuisant mais heureux. Une période d’organisation, de réflexion, de prise de décision… Et pendant que nous nous organisons, heureusement que nous pouvons compter sur une équipe d’assistant d’éducation efficace, solide et motivée. »

Nous améliorons le quotidien des élèves et favorisons leur réussite
élèves de collège

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Amélie, conseillère principale d’éducation-stagiaire en collège dans l’académie d’Orléans-Tours :

« Ce début d’année était plutôt difficile car je suis affectée dans un collège à 160 kms de mon lieu de formation. Cela m’a demandé une bonne organisation puisque je suis en début de semaine en stage et en fin de semaine à l’ESPE. Je loue un appartement proche de l’ESPE et une chambre en internat à 6 kms du collège. J’ai à peu près 6h de transport entre le train et le vélo en début de semaine. Mon budget ne me permet pas de prendre la voiture. Par ailleurs, la réalisation du mémoire m’angoisse particulièrement. Passer de professionnel à étudiant relève d’une gymnastique mais nous oblige à prendre de la distance régulièrement. J’apprécie la formation malgré le manque de synchronisation avec le terrain. Le métier me plaît énormément car on a la possibilité d’améliorer le quotidien des élèves et de favoriser leur réussite. Cet objectif se réalise à travers la multiplicité des missions et des coéquipiers (enseignants, parents, élèves, assistants d’éducation, membres de l’équipe de direction, personnel de santé..). Il faut jongler entre les urgences et les projets sur le long terme. »