Sylvain Bottineau-concert à la Cour de Cassation

Sylvain Bottineau-concert à la Cour de Cassation

Quel est votre parcours ?

J’ai d’abord été musicien, pendant dix ans, puis j’ai eu envie de faire autre chose. J’étais assistant d’enseignement artistique au Conservatoire de Toulouse, donc fonctionnaire. J’ai passé le concours de l’école de la magistrature -après avoir eu un coup de foudre pour le droit en préparant ma capacité en droit- ouvert aux fonctionnaires et c’est ainsi que je suis devenu magistrat. Je suis aujourd’hui vice-président chargé de l’administration du Tribunal d’Instance de Lagny-sur-Marne.

La personne qui a vraiment compté dans mon parcours musical, c’est Frédérique Fontanarosa. J’ai ensuite intégré le conservatoire de Toulouse, mais c’est elle qui m’a guidé dans mes études musicales.

Vous avez réussi à mener de front les deux parcours ?

J’ai interrompu le piano durant mes études pour le concours de l’école de la magistrature et également lorsque j’étais à l’école, car le concours aussi bien que les 3 années à l’école sont très exigeants.

Or il se trouve que mon premier président de tribunal était un mélomane averti et il m’a encouragé à reprendre la musique et à faire des concerts. A l’époque, je jouais seul, il n’y avait pas d’association. Le procureur général de la Cour d’Appel de Paris est venu à un concert et a suggéré qu’un concert soit organisé à la première Chambre Civile de la Cour d’Appel de Paris, et c’est ainsi que tout a démarré.

L’autre événement important, c’est que l’actuel président de la Cour d’Appel de Colmar m’a invité à jouer pour l’anniversaire du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, alors que j’étais magistrat dans ce tribunal. Le concert a plu, un autre concert a suivi à la Cour d’Appel de Nancy, et j’ai alors décidé de fonder une association, et de ne plus jouer seul uniquement.

Où en est votre association aujourd’hui ?

Sylvain Bottineau-concert à la Cour d'Appel de Dijon

Sylvain Bottineau-concert à la Cour d’Appel de Dijon

L’association Tout en Mesure a aujourd’hui 4 ans, nous sommes passés de 3 concerts par an à plus de 15. Elle s’est bien développée dans le monde judiciaire, et nous avons l’honneur de jouer une fois par an à la Cour de Cassation. Nos musiciens ne viennent pas que du monde judiciaire : on y trouve des médecins, des professeurs, des ingénieurs… Nous avons voulu diversifier les lieux de concerts, et aujourd’hui, nous jouons aussi dans les mairies, les universités, les théâtres…

Actualité de l’association Tout en Mesure

Les 13 et 14 octobre prochains auront lieu les Journées Musicales de la Cour d’Appel de Paris. Entrée libre et gratuite, sur simple inscription. Voir tous les concerts dans l’agenda

Comment sont choisis vos musiciens ?

Je les choisis, mais l’association est ouverte à tous ! Elle est ouverte à tous les musiciens amateurs, qui sont capables en jouant, de raconter une histoire sur scène.  Pas besoin d’être virtuose !  Nous revendiquons de jouer des choses simples, de pouvoir faire une fausse note. Nous avons des amateurs de tous les niveaux, du niveau très modeste au niveau semi-professionnel.

Notre objectif avant tout, c’est de faire découvrir la musique classique, de montrer qu’elle est vivante, de sortir de l’image rébarbative qu’elle peut avoir. C’est pour cela que nous sommes attachés à la gratuité des concerts, ouverts à tous. C’est aussi pour cela que dans notre association, nous choisissons des morceaux simples, accessibles. Et ça marche, les gens reviennent à nos concerts et en parlent autour d’eux !

Vous sentez-vous plutôt magistrat, plutôt musicien, ou l’inverse, ou les deux à la fois ?

Ce qui rapproche le droit et la musique, c’est l’interprétation d’un texte, c’est cette liberté, avec en arrière-plan une très grande rigueur. Il existe donc un lien entre les deux, et ce sont mes deux passions, indissociables. Je suis un magistrat-musicien.

 


Article publié le 19 juin 2017, mis à jour le 10 octobre 2017