école primaire rythmes scolaires

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Face à une rentrée 2017 marquée par plusieurs mesures de Jean-Michel Blanquer (dédoublement des classes de CP en REP+, rythmes scolaires assouplis), les familles “oscillent entre incompréhension et colère”, affirme Liliana Moyano, présidente de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves).

Lors d’une conférence de presse, le 4 octobre 2017, le réseau de parents d’élèves a décrit une “rentrée très étrange”, avec des annonces “qui se sont succédées sans concertation, ni direction affirmée”, suscitant chez les familles un “sentiment d’imbroglio”.

Rythmes scolaires : « pas dans l’intérêt » des élèves

Liliana Moyano s’attaque notamment à l’assouplissement de la réforme des rythmes scolaires, “grand couac de la rentrée”, qui selon elle “ne va pas dans l’intérêt des élèves”. Alors qu’à l’origine, la FCPE défendait un retour à la semaine de 4 jours, “le libre choix laissé aux communes d’ôter ou non une matinée d’enseignement crée une disparité entre les communes, entre les enfants qui auront plus de temps pour apprendre, et les autres”.

Dans un dossier de presse, la FCPE dénonce aussi les évaluations de CP, mises en place en septembre, et qui auraient “suscité de nombreuses craintes” parmi les parents d’élèves. “Ces évaluations sont en décalage avec  l’état des apprentissages à cet âge”, indique l’association, qui craint un “projet de modification des programmes de maternelle”.

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

Concernant le dédoublement des CP en REP+, avec 12 élèves par classe, la FCPE pointe des “difficultés de mise en oeuvre”, remarquant que “dans de nombreux endroits, le bâti scolaire est déjà sous tension”, et craignant une “pénurie de remplaçants”.

“La suppression des contrats aidés aggrave une situation catastrophique”

La Fédération des conseils de parents d’élèves critique aussi la suppression des contrats aidés, qui “désorganise le périscolaire”, et impacte l’accompagnement des élèves en situation de handicap. La FCPE alerte ainsi sur le manque d’AVS (assistants de vie scolaire) : “la suppression des contrats aidés a aggravé une situation déjà catastrophique”. L’association pointe aussi une “forte désorganisation des garderies, de l’accès à la cantine », et des ouvertures de classes pour les moins de 3 ans qui auraient été annulées.

La  FCPE doute aussi des conditions de mise en œuvre du dispositif « devoirs faits ». Ainsi, si elle salue « l’avancée » que représente le dispositif, elle s’interroge : “qui va être face aux élèves ? Quelle collaboration avec les parents élèves ? Quid de la durée de la journée pour les élèves qui resteront après leur journée de classe ? ».

« Les mesures prises ces derniers temps ne vont pas dans le bon sens. Elles ne répondent aux attentes ni des parents ni des jeunes », conclut la FCPE, qui remarque quand dans le même temps, des rapports se succèdent, “pointant des points chers à la fédération”, comme le remplacement des enseignants (rapport de la Cour des comptes) et le bien-être à l’école (enquête du Cnesco).