En visite ce matin au salon Jeunes d’avenir, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a commenté la démission du président du Conseil supérieur des programmes Michel Lussault, et a répondu à ses attaques.
Une démission annoncée « dans des termes outranciers »
« Je suis dans un travail d’organisation de l’Education nationale pour que tous les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l’école. Si ça gêne Michel Lussault, ce n’est pas grave qu’il s’en aille », a indiqué le ministre sur AEF. Michel Lussault a annoncé sa démission « dans des termes outranciers, ce qui le disqualifie pour la fonction qu’il exerçait », a estimé Jean-Michel Blanquer. Son remplaçant sera nommé « dans les jours qui viennent ».
Michel Lussault a annoncé sa démission de la présidence du CSP dans une interview publiée ce matin par Le Monde. Il y a égratigné la politique éducative menée par le ministre de l’Education nationale. « A chacune de ses déclarations, Jean-Michel Blanquer prend grand soin de se présenter comme l’anti-Najat Vallaud-Belkacem, celui qui veut sortir l’école de la funeste politique de refondation décrite par ses détracteurs comme le parachèvement de la destruction de l’école par les ‘pédagogistes’ et les ‘égalitaristes' », a notamment déploré Michel Lussault.
Jean-Michel Blanquer « réactionnaire sur certaines choses »
Dans la matinale de France Inter ce matin, Michel Lussault a jugé que le ministre avait franchi « des limites qui consistent à remettre en cause de façon très brutale et unilatérale des évolutions qui avaient longuement été discutées les années précédentes », comme les évaluations de CP ou les rythmes scolaires. Cela semble « aller contre tout ce que nous avons essayé de faire depuis de longues années, […] et je pense que l’école vaut mieux que ce type de discussions et de débats », a-t-il affirmé.
Fustigeant également l’apparition du ministre en Une de Causeur ou Valeurs actuelles, l’ancien président du CSP a estimé que Jean-Michel Blanquer « est sur certaines choses réactionnaire, ou plutôt il est trop complaisant par rapport à des gens qui inventent une école de la République qui n’a jamais existé ». En démissionnant, Michel Lussault souhaite « envoyer un message au ministre […], pour essayer d’arrêter le jeu […] qui consiste à agiter un certain nombre de sujets et à satisfaire quelques bas instincts d’une clientèle politique ».
Si vous voulez des exemples de l’incroyable jargon de Lussault, lisez ceci :
https://www.challenges.fr/politique/michel-lussault-l-ancien-responsable-des-programmes-scolaires-a-demissionne-avec-fracas-de-l-education-nationale_502522
je me souviens de la formule de Nicolas Sarkozy au salon de l’agriculture. Jean Michel Blanquer a le mérite d’être un homme poli.