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Lors de sa conférence de rentrée, le  29 août dernier, Jean-Michel Blanquer a réaffirmé son envie de créer une « Ecole de la confiance », notamment en « revitalisant » les internats.

Pour le ministre de l’Education nationale, ces établissements « réduisent les facteurs d’inégalités extrascolaires (l’environnement social et la situation familiale) qui peuvent peser sur la trajectoire des élèves » (en permettant « d’échapper aux déterminismes sociaux »), et sont aussi un moyen de « redonner de la vitalité aux territoires qui les accueillent ».

40.000 places en internats vacantes

« L’enjeu social est crucial », indique Jean-Michel Blanquer, car des facteurs extrascolaires comme le sommeil, la nourriture ou la vie de quartier sont susceptibles de « peser sur la trajectoire des élèves, parfois de manière décisive ». Mais comment compte-il procéder ?

L'internat de la réussite d'Amiens / Collège Guy Mareschal

L’internat de la réussite d’Amiens / Collège Guy Mareschal

Selon le ministère, 20% des places en internats sont vacantes aujourd’hui dans les collèges et les lycées, surtout dans les territoires ruraux. Pour rendre ces lieux plus attractifs pour les élèves (notamment ceux des grandes villes et des quartiers populaires), le ministre souhaite développer, à la rentrée 2018, des projets éducatifs autour du sport et de la culture, « en particulier en milieu rural ».

Selon l’entourage de Jean-Michel Blanquer, qui s’est confié à 20 Minutes, ces projets pourraient ressembler à celui de l’internat de Marciac, qui a « créé une dynamique autour de la musique » en proposant aux collégiens 5h d’initiation au jazz par semaine.

Un « internat-liberté, ni hôtel, ni prison »

« Un internat, ce n’est ni un hôtel, ni une prison. Ce doit être un internat-liberté, qui offre à la fois un cadre et une ouverture à la culture au sport, à la nature, à des opportunités qui n’existent pas toujours dans les milieux défavorisés », indique Jean-Michel Blanquer à Europe 1.

Le ministre ne semble en tout cas pas vouloir relancer les « internats d’excellence », développés par Luc Chatel (dont il était alors le Dgesco) en 2009, devenus ensuite des « internats de la réussite », et qui étaient destinés aux élèves « méritants » issus des milieux défavorisés. « Via ce système, on privait les établissements situés en éducation prioritaire de leurs bons élèves, ce qui était fortement discutable. Et le budget de ces internats était énorme au vu des résultats obtenus », explique Alexis Torchet, du SGEN, à 20 Minutes.