
Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN.
La conférence de rentrée du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale) se tenait le jeudi 14 septembre. Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat, est revenu durant cette conférence sur plusieurs sujets qui ont marqué l’actualité éducative ces dernières semaines, notamment les problèmes liés à APB. Une plateforme dont la fin a été annoncée par la ministre de l’enseignement supérieur.
« On ne voit pas, techniquement, ce qui est possible de faire de mieux qu’APB« , estime Philippe Tournier. « Le problème, c’est que nous avons cinq cubes pour une boîte de quatre cases. Nous pouvons peindre la boîte de n’importe quelle couleur, le problème restera le même ! C’est tout simplement ça APB 2017 », explique-t-il.
« Tout ce qu’il ne fallait pas faire a été fait »

La conférence de presse du SNPDEN (@SNPDEN)
Philippe Tournier ajoute : « Il y a eu l’effet de la démographie des générations 1999 et 2001″. Ironique, il ajoute : « Nous avons été surpris quand ils sont arrivés au collège, nous avons été pris de cours en 2015 quand ils sont arrivés au lycée, c’est donc quelque chose que l’on voyait venir de loin ! On savait qu’il y aurait une tension en 2017 ! Et tout ce qu’il ne fallait pas faire a été fait, on ne sait d’ailleurs pas très bien par qui… »
Selon lui, la situation de cette année 2017 est liée à certaines décisions politiques : « Des interventions politiques se sont multipliées dans le fonctionnement d’APB. Première décision problématique : jusqu’alors il y avait le principe absolu de la priorité aux bacheliers de l’année. On considérait qu’ils étaient prioritaires pour entrer en L1 et les étudiants en réorientation étaient traités dans un deuxième temps. Cela a donc augmenté le nombre d’élèves dans APB, sachant qu’un tiers des L1 se réorientent ! Sur le papier, il y a assez de places, mais elles ne sont pas au bon endroit ». « C’est utile pour quelqu’un qui veut STAPS en région parisienne de se retrouver en Langues anciennes à Pau… », ironise Philippe Tournier.
Des propos qui font écho à ceux tenus par Frédérique Vidal sur France Inter ce jeudi 14 septembre également : « Plus de 100 000 places sont disponibles dans les établissements d’enseignement supérieur […] mais il faut bien comprendre qu’on va avoir un problème d’adéquation, une fois de plus, entre ce qu’ils ont envie de faire et les filières dans lesquels ils vont se retrouver ».
« APB est le seul produit informatique national qui fonctionne »

Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN.
« Une fois que la crise a éclaté, des décisions abracadabrantesques ont continué à apparaître », développe le secrétaire général du syndicat. « Les « Oui, mais » par exemple. Jusqu’alors, au 3e tour, les « Oui, mais » devenaient des vœux définitifs. Ce qui permettait de décanter la situation et de figer tout le monde au 19 juillet. Maintenant, il a été décidé contre le bon sens apparent que le « Oui, mais » se poursuivait jusqu’à la fin du mois d’août. Des élèves ont donc continué d’attendre et la situation s’est aggravée. Les élèves se retrouvent à attendre jusqu’à la fin août voire jusqu’en novembre. Car tout le monde sait qu’en novembre il n’y aura plus de problèmes. Les L1 se seront désengorgées et certaines universités ont déjà mis en place des modules d’attente pour aller rechercher des élèves un peu plus tard ».
Ainsi, la plateforme APB en elle-même n’est pas remise en cause par le syndicat : « À notre connaissance, APB est le seul produit informatique national qui fonctionne. Il n’y a pas de problèmes avec APB. C’est un produit qui a réussi le tour de force de réunir dans un cadre unique des procédures totalement différentes et un tas de gens qui n’avaient pas le même calendrier. C’est un produit qui a considérablement assaini et moralisé l’accès à l’enseignement supérieur. Cela a fait disparaître la file d’élèves qui dormait avec leur sac de couchage devant l’université pour s’inscrire en L1 ! Ce produit est très bien fait ! Ce qui est anxiogène pour les élèves c’est de prendre des décisions d’orientation, mais c’est un problème que l’on retrouve aussi bien sur des dossiers papiers que sur APB ».
Les problèmes d’APB étant bien réel,.les solutions ayant leurs limites avec un certain nombre de lycéens toujours sur le carreau; on se dit en lisant les déclarations sentencieuses de Philippe Tournier :
À quoi bon écouter ce donneur de leçons ?