Le Snpden l’affirmait lors de sa conférence de rentrée ce jeudi 14 septembre : « il n’y a pas de problèmes avec APB« . Pourtant, selon la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, invitée ce matin sur France Inter, 3 000 bacheliers professionnels et technologiques et 100 bacheliers généraux sont toujours à la recherche d’une formation pour la rentrée 2017.
« 100 000 places disponibles dans les établissements d’enseignement supérieur »
« Mon sujet, c’est vraiment les bacheliers professionnels et techniques parce je pense que les 100 bacheliers généraux trouveront une place », a estimé la ministre, indiquant qu’il y avait « plus de 100 000 places disponibles dans les établissements d’enseignement supérieur ». Mais les 3 000 bacheliers pros et technos « sont vraiment une préoccupation particulière. On va leur faire des propositions, mais il faut bien comprendre qu’on va avoir un problème d’adéquation, une fois de plus, entre ce qu’ils ont envie de faire et les filières dans lesquels ils vont se retrouver ».
Promettant que « tout le monde aura une proposition », la ministre a espéré « qu’ils seront en capacité de l’accepter ».
Un accompagnement pour poursuivre dans la filière de son choix
La ministre avait déjà annoncé en septembre la fin de la plateforme APB « telle que nous la connaissons » pour 2018. Sur France Inter ce matin, elle a également annoncé travailler sur la mise en place d’un accompagnement des étudiants dans leur parcours dans l’enseignement supérieur, afin que chacun puisse poursuivre les études de son choix.
Pour un bachelier professionnel ou technologique souhaitant entrer en licence de sociologie, par exemple, « on va regarder ce qu’il manque en terme de fondamentaux, en terme de matière qui permettent de réussir dans cette licence, parce que l’objectif ce n’est pas simplement de rentrer, c’est aussi d’être diplômé et de réussir. Et on va proposer à cet étudiant un accompagnement qui va permettre de l’aider là où il a le plus de mal ».
Frédérique Vidal a également annoncé la hausse du budget de l’enseignement supérieur pour l’année prochaine. Il augmentera « de 700 millions d’euros en 2018 par rapport au budget initial 2017 ».
J’espère qu’ils seront en capacité de l’accepter….???? : La phrase de Vidal est digne de Ponce Pilate. autant dire : « une fois que j’aurais fait des propositions, je m’en lave les mains. »
Vidal est surprenante.
Intégrer un bachelier professionnel ou technologique en licence de sociologie relève-t-il uniquement de l’accompagnement ?
L’accompagnement est bien évidement nécessaire dans ce cas, mais est-il suffisant ?
@Dieter :
1) Il faut absolument des « prérequis » pour toutes les facs, sociologie comprise.
2) Les bacheliers pros et un pourcentage très important de bacheliers techniques ne peuvent aborder le supérieur sans une remise à niveau énergique. Il faut donc prévoir des classes qui servent de « pont ».
3) Pourquoi ne pas créer des sortes de prépas-BTS qui serviraient de « sas » entre les enseignements trop incomplets et certaines facs ?
monsieur Elie a tout a fait raison. les élèves de bac pro ne sont pas du tout au niveau pour entrer pour entrer en Licence 1 à l’université. leur niveau est celui d’un CAP amélioré. Cette appellation donne l’illusion qu’ ils ont eu un Bac. Mais il est urgent de rebaptiser ce diplôme CAP+. ces élèves n’ont rien à faire à la fac.
Dean Corso a bien exposé le problème :
« Bac Pro » est une appellation « politiquement correcte » pour un BEP à peine amélioré, pour être gentil. Beaucoup d’élèves (à qui pourtant l’on donne le « Bac Pro » par contrôle continu) n’ont aucune autonomie intellectuelle, n’ont presque jamais eu de vrais « devoirs à la maison », ne savent répondre qu’à des questions prémâchées, sont testés à coup de QCM débilitants, ont un vocabulaire inférieur à celui d’élèves de cinquième. 50 % des élèves ne font strictement rien en cours. En gros, ces pauvres gosses n’ont même pas les connaissances exigées autrefois pour le fameux « Certif ».
On a voulu supprimer l’ancienne classe de « première d’adaptation », qui affichait pourtant de belles réussites (élèves devenus médecins, ingénieurs, cadres commerciaux, BTS, etc.) ; ce fut un désastre.
Blanquer ferait bien de s’attaquer à ce gros chantier du bac pro, qu’il faudrait rebaptiser d’urgence sans le mot « bac », quitte à recréer de bonnes classes passerelles vers le lycée technique.