Avec 581 parutions, dont 390 romans français, le choix sera vaste en cette rentrée littéraire. Voici notre sélection, parmi les livres sortis en août, afin de bien commencer la nouvelle année (scolaire).
“Zabor ou Les psaumes”, de Kamel Daoud, Actes Sud, paru le 16 août.
Orphelin de mère, indésirable chez son père remarié, élevé par une tante célibataire et un grand-père mutique, Zabor n’avait rien d’un enfant comme les autres. Il a grandi à l’écart de son village aux portes du désert, dormant le jour, errant la nuit, solitaire trouvant refuge dans la compagnie des quelques romans d’une bibliothèque poussiéreuse qui ont offert un sens à son existence. Très tôt en effet, il s’est découvert un don : s’il écrit, il repousse la mort ; celui ou celle qu’il enferme dans des phrases de ses cahiers gagne du temps de vie. Ce soir, c’est un demi-frère haï qui vient frapper à sa porte : leur père est mourant et seul Zabor est en mesure, peut-être, de retarder la fatale échéance. Mais a-t-il des raisons de prolonger les jours d’un homme qui n’a pas su l’aimer ?
“L’Art de perdre”, d’Alice Zeniter, Flammarion, paru le 16 août.
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
“La Disparition de Josef Mengele”, d’Olivier Guez, Grasset, paru le 16 août.
1949 : Josef Mengele arrive en Argentine. Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979. Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant ?
“Taba-Taba”, de Patrick Deville, Seuil, paru le 17 août.
Le roman commence à Mindin, en face de Saint-Nazaire, au début des années 1960, dans un lazaret devenu hôpital psychiatrique : un enfant boiteux, dont le père est administrateur du lieu, se lie d’amitié avec un des internés, un ancien de la marine qui, se balançant d’arrière en avant, répète sans cesse la même formule énigmatique : Taba-Taba. À partir de là, Patrick Deville déroule le long ruban de l’Histoire, en variant le microscope et le macroscope. Car la France, ce n’est pas seulement l’Hexagone : le narrateur se promène autour de la planète, pour rappeler l’épopée coloniale avec ses désastres mais aussi ses entreprises audacieuses (canal de Suez, de Panamá).
“La Chambre des époux”, d’Eric Reinhardt, Gallimard, paru le 17 août.
Nicolas, une quarantaine d’années, est compositeur de musique. Un jour, sa femme Mathilde apprend qu’elle est atteinte d’un grave cancer du sein qui nécessite une intense chimiothérapie. Alors que Nicolas s’apprête à laisser son travail en plan pour s’occuper d’elle, Mathilde l’exhorte à terminer la symphonie qu’il a commencée. Elle lui dit qu’elle a besoin d’inscrire ses forces dans un combat conjoint. Nicolas, transfiguré par cet enjeu vital, joue chaque soir à Mathilde, au piano, dans leur chambre à coucher, la chambre des époux, la symphonie qu’il écrit pour l’aider à guérir.
“Innocence”, d’Eva Ionesco, Grasset, paru le 23 août.
Elle s’appelle Eva, elle est adorable avec ses boucles blondes et ses bras potelés. Une enfant des années 70. Ses parents se séparent très vite. Dès lors, sa mère l’enferme dans un quotidien pervers et éloigne le père par tous les moyens en le traitant de « nazi ». (…) Enfin, à l’adolescence, le scandale explose. Comment survivre parmi les mensonges, aux prises avec une telle mère, dans une société qui tolère le pire ? Une seule voie, pour Eva devenue adulte mais restée une petite fille en manque d’amour : mener l’enquête sur son père, tenter de reconstruire ce qui a été détruit. Une expérience vertigineuse.
“Bakhita”, de Véronique Olmi, Albin Michel, paru le 23 août.
Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.
“La Vie sauvage”, de Thomas Gunzig, Au Diable Vauvert, paru le 31 août.
Bébé rescapé d’un accident d’avion, Charles grandit dans la jungle africaine. Retrouvé par hasard le jour de ses seize ans et ramené à sa famille, il va découvrir les misères de la civilisation dans une petite ville du nord de l’Europe. La rage au ventre, il mettra tout en oeuvre pour retourner d’où il vient et où l’attend l’amour de sa vie. Un magnifique roman d’amour, classique et drôle, lyrique et cruel, sombre et optimiste.
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