
Jean-Michel Blanquer lors de son premier discours de ministre de l’Education nationale (photo : @EducationFrance)
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a évoqué l’apprentissage des langues étrangères dans un entretien à France Culture . « À l’heure de la relance européenne, nous pourrions avoir davantage d’échanges entre pays européens, davantage d’assistants venus de pays étrangers. Nous pouvons utiliser le numérique et les méthodes audiovisuelles. Enfin, il y a des choses à faire avec des partenaires comme les radios et les télévisions ».
« Un retour du latin et du grec »
Jean-Michel Blanquer s’est aussi exprimé sur les cours de latin et de grec. « Lors de la réforme du collège menée par mes prédécesseurs, on a véhiculé un message contre-productif, selon lequel le latin serait désuet et élitiste. C’est totalement faux. Le latin est au cœur de notre langue, donc structure notre mentalité. La question de l’étymologie est fondamentale, dès le primaire. Les enfants peuvent faire des jeux avec l’étymologie. Au collège, les cours de latin et de grec sont rétablis, pas autant que je l’aurais souhaité, mais sur les cinq années à venir, je veux un retour du latin et du grec, adapté au XXIe siècle, qui crée du désir. »
Des propos qui font écho à ceux de François Martin, président de la CNARELA (coordination nationale des associations régionales des enseignants de langues étrangères) en avril 2017. « Cette réforme [du collège] a été complètement bâclée : changement de l’intégralité des programmes d’enseignement de la 6e à la 3e, explosion de la grille des horaires réglementaires (avec diminution des horaires de latin et de grec ancien de 50% en 5e et 30% en 4eet 3e) et disparition du latin et du grec ancien comme disciplines, transformés en « enseignements de complément », absents des grilles réglementaires, alors qu’ils y avaient leur place lorsqu’ils étaient des disciplines optionnelles », déclarait-il.
La suppression des options latin et grec est l’un des principaux points de tension autour de la réfome du collège. De nombreuses voix avaient accusé Najat Vallaud-Belkacem de programmer la mort de ces disciplines, forçant la ministre à revoir quelque peu sa copie en mai 2015. Ce qui n’avait pas suffi à rassurer les associations de défense des langues anciennes.
« Contrairement aux autres disciplines, l’apprentissage des langues anciennes est un combat permanent », déclarait François Martin sur notre site en avril 2016.
Je n’ai jamais entendu que le latin serait désuet et élitisme, visiblement Blanquer interpréte les paroles de sa prédécesseure. Non le latin était prévu de manière rénovée via les EPIs pour tous les élèves. La ministre voulait mettre en place l’organisation qui permettait les meilleurs résultats pour l’école, un collège unique où l’on fait progresser chaque élève, les meilleurs et les adaptés, et les plus en difficulté, puis une diversité de parcours dont certains ont des prérequis pour avoir une chance raisonnable d’y réussir. Les moyens supplémentaires ne sont pas utilisés des plus aux meilleurs, mais pour permettre l’inclusion des élèves porteurs de Handicap, et pour faire progresser ceux qui n’ont pas des fondamentaux.
« Le latin était prévu de manière rénovée ».C’est sûr qu’avec ce genre de rénovation le latin retrouvait enfin toute sa place au sein de l’école !
De toute évidence vous aviez un poste au sein de l’ancienne équipe de NVB , et certainement pas de professeur sur le terrain .Langue de bois, quand tu nous tiens !Un vrai discours creux qu’on entend à longueur de journée et qui ne se rend même plus compte de son ridicule face à la réalité.
L’arrêté de M. Blanquer ne modifie qu’en apparence les conditions d’enseignement des langues anciennes au collège d’avant la réforme du collège 2016. La « restauration » des horaires de 4e et de 3e se fait à moyens constants, avec des heures prises sur la même marge permettant de faire des demi-classes dans d’autres disciplines (langues, sciences de la vie et de la terre, technologie…). Le choix de proposer les options de langues anciennes reste arbitraire (suivant le plus souvent la volonté du chef d’établissement) d’un collège à l’autre. De plus, le nouvel arrêté, suivant la voie montrée par l’arrêté du 19 mai 2015, n’impose pas d’horaires garantis (« dans la limite de ») : certains collèges pourront proposer une heure, d’autres deux heures, d’autres trois heures de latin en 4e par exemple. Les cursus latinistes seront très inégaux (avec les mêmes programmes nationaux néanmoins)… pour ceux qui auront la chance de pouvoir faire du latin !
Rien n’est envisagé pour s’attaquer à l’autre problème de l’enseignement des langues anciennes : la crise de recrutement en lettres classiques. Moins d’un tiers des postes ont été pourvus au Capes externe de 2017.
« Le retour du latin et du grec » : on en est loin…
Moi je trouve que le Chinois Mandarin ou l’Arabe littéral seraient plus porteurs de débouchés économiques pour nos jeunes.
Non que le latin et le grec ne soient pas utiles intellectuellement mais au niveau pragmatique,je connais peu de pays où ils sont enseignés.
Mme Viviane Micaud écrit des énormités qui sont à la mesure de sa démagogie. S’il est souhaitable de faire profiter le maximum d’enfants des richesses de l’étymologie, l’apprentissage du latin et du grec ne peut être abordé avec profit que par les élèves suffisamment doués et grammaticalement structurés.
D’accord avec votre avis sur mme Micaud. Mais pour le reste, détrompez-vous! Par expérience, je peux vous dire qu’une approche étymologique du latin intéresse fortement les élèves en difficultés orthographiques et grammaticales, parce qu’ils cessent de voir les mots comme des bêtes curieuses sorties d’on ne sait où et qu’ainsi ils arrivent – enfin – à se les approprier.
s’il s’agit de faire essentiellement de l’étymologie afin de rendre la discipline adaptée aux exigences pragmatiques du monde moderno-numérique, nul n’est besoin d’avoir plus de professeurs de Lettres Classiques. (sic).