Les résultats d’admission du CAPES 2017 sont tombés, et une fois encore, le concours d’enseignement du second degré n’a pas fait le plein. Selon le Monde, 1 303 postes restent vacants à l’issue des épreuves d’admission, les lettres classiques, l’allemand et les mathématiques étant particulièrement touchés.
85 admis en lettres classiques
Le recrutement est toujours aussi difficile en lettres classiques : pour 230 postes ouverts, seuls 85 candidats ont été admis. Les lettres modernes souffrent également, avec 1 137 admis pour 1 288 postes. En allemand, le déficit est également bien marqué, avec seulement 125 admis pour 345 postes. En mathématiques, 1 066 postes ont été pourvus sur 1 440. Enfin, en anglais, 847 postes ont trouvé preneurs sur 1 190.
Au CAPES 2016 déjà, aucune de ces disciplines n’avait fait le plein. Si la situation s’est légèrement améliorée en lettres classiques (68 postes pourvus sur 230 en 2016), modernes (1 079 sur 1 316 en 2016), le déficit s’est creusé en mathématiques (1 134 admis sur 1 440 postes en 2016), en anglais (1 055 postes pourvus sur 1 225 en 2016) et en allemand (149 postes pourvus sur 345 en 2016).
Des « notes gonflées » au CAPES de lettres modernes
Pour pallier cette « crise du recrutement » d’enseignants, qui perdure depuis plusieurs années, les jurys de CAPES sont poussés à l’indulgence, révélait hier EducPros. D’anciens membres du jury de lettres modernes évoquent ainsi des notes « systématiquement gonflées », un quota de candidats à conserver. « Si on faisait un concours vraiment sélectif, il y aurait très peu de reçus » affirme Annie Kuyumcuyan, jury de 2012 à 2016, qui déplore « une claire baisse de niveau. Les savoirs de base ne sont plus assurés ».
Pourtant, malgré cette « bienveillance » contrainte, le déficit de candidats admis au CAPES de lettres modernes perdure depuis plusieurs années.
Les désastres de la réforme du collège de la précédente M.E.N. se poursuivent.
Cette situation était prévisible en particulier pour les lettres classiques dont l’enseignement disciplinaire avait été purement et simplement supprimé et l’allemand avec la disparition des classes bi langues et Européennes.
C’est bien toute la filière de ces matières (y compris universitaire) qui est menacée par ces réformes insensées.
La M.E.N. n’a jamais voulu écouter les critiques.
Mais les urnes ont parlé…..
Nvbk a laissé un cadeau empoisonné, la réforme du collège est une réelle calamité et on n’a pas fini d’en baver. Les profs d’allemand sont totalement dépités et ce n’est pas le changement de ministre qui changera le mouvement de fond. Plus personne n’a envie de devenir prof d’allemand avec un service éclaté sur 2 voire 3 établissements avec des indemnités kilométriques payées à la Saint Glinglin et des emplois du temps toujours bien pourris.
Quelque chose est réellement et profondément cassé. Plus de confiance dans une Institution qui a sacrifié le latin et l’allemand sur l’autel de l’égalitarisme. C’est encore l’espagnol qui va profiter de ce marasme organisé, merci Mme l’ex ministre de cette trahison qu’aucun enseignant en allemand et en latin ne pourra oublier.
Prof de maths en lycée retraité, je vois bien les désastres qu’a laissés NVB au MEN, particulièrement :
-Langues ratiboisées.
-EPI massacrant les programmes de collège.
-Fuite des bons élèves dans le privé.
Les impétrants néo-profs ne sont pas plus bêtes que les autres jeunes cadres à bac+5, ils ont assez d’antennes pour connaître le cauchemar des débutants et les salaires deux fois trop faibles ; il ne reste comme candidats que les ahuris et les épouses de cadres sups à 8000€ par mois, plus une fortune personnelle.
Espérons qu’après le départ de l’infernale Pimprenelle, les choses s’amélioreront …
La réforme a certes fait des dégâts considérables, mais des « EPI massacrant les programmes de collège »; cette formule n’a aucun sens. Un EPI est un projet pédagogique qui mêle 2 ou 3 disciplines. Et quand on sait combien la pédagogie de projet est porteuse, le nier relève d’un immobilisme navrant.
Les EPI ont du bon en théorie. En lycée pro, cela fait des années que nous pratiquons déjà ce genre de pédagogie. Le problème des EPI est surtout qu’on ne nous en donne pas les moyens: Faites des projets, mais rien ne changera et surtout pas vos salaires (ben oui pourquoi on vous paierait plus malgré tout le temps que vous passez à préparer une EPI – temps qui est plus long que celui passé à préparer un cours classique). Donc le problème reste entier.
Pour l’EN il est préférable de prendre des contractuels que l’on envoie devant des élèves après une heure de conversation téléphonique dont 1/4 d’heure en allemand; C’est le cas d’une personne que je connais, Cette personne a servi de bouche-trou. Contactée 3 semaines après la rentrée, elle a eu un premier contrat jusqu’au 31 octobre, renouvelé jusqu’au 31 août. Mi-mai, elle a eu une inspection où elle s’est fait démolir alors que rien ne le justifiait. Son seul tort est « de ne pas répondre aux attentes actuelles de l’institution », c’est à dire qu’elle faisait de la grammaire, D’ailleurs grammaire est un mot tabou, il faut dire « fait de langue » lol. Bien que l’enseignement lui plaisait bien, il semble qu’elle soit pestiférée pour le rectorat puisque chaque fois qu’elle a postulé pour un remplacement il a mis son véto. Je trouve lamentable qu’une seule personne, en l’occurrence, l’inspectrice en chef de ce rectorat, ait un tel pouvoir. Ayant contacté le médiateur et malgré 6 relances, elle n’a jamais eu de réponse. Comme elle n’a jamais eu de réponse à son « droit de réponse » suite au rapport; Je trouve que ce comportement est loin des valeurs véhiculées par l’EN : tolérance, respect de l’autre…
Votre histoire m’en rappele une autre :. Un collège cherchait un prof . d’allemand. mon amie a postulé et a enseigné quelques mois jusqu »à la fin de son contrat, à des élèves très difficiles. Elle est docteur en Histoire, n’a pas certes fait d’étude de germanistique mais parle bien allemand, à donné des conférences dans une Volkshochschule, et est membre d’une équipe de recherche d’une univ. en Allemagne. Elle aime enseigner et transmettre des connaissances . Seulement un mois après son arrivée au Collège, elle est inspectée .. Le rapport est navrant , pas tant sur le contenu pédagogique mais sur le plan linguistique, on lui reproche un niveau d’allemand très très moyen…Etrange ! aussi pour quelqu’un qui possède le niveau C2 du Goethe Institut.-
Bref, aux dernières nouvelles, elle est parti enseigner en Allemagne. Les professeurs d’allemand y sont actuellement très recherchés.
En plus du salaire, le déficit du respect qu’inspire le métier de professeurs est un facteur très important.
Les professeurs d’autres disciplines que les mathématiques devraient avoir la possibilité de passer le CAPES avec l’option informatique.