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Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours et votre poste actuel ?
Je suis infirmière depuis 1982. Dès le début de ma carrière, mon but était de devenir formatrice en IFSI. J’ai donc décidé en 1996 de faire l’école des cadres car il est obligatoire d’être cadre de santé pour enseigner en IFSI.
J’étais formatrice de 1996 à 2008. Durant cette période, j’ai pu suivre un cursus universitaire en sciences de l’éducation pour parfaire mes compétences. Je suis revenue à l’IFSI en 2011 en tant qu’adjointe de la direction, un directeur d’IFSI devant obligatoirement être le directeur des soins d’un hôpital. J’exerce donc la coordination de cet établissement sous sa tutelle.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Principalement la gestion et l’animation de l’équipe pédagogique de l’établissement. Cela passe aussi bien par l’élaboration des plannings que par l’organisation de réunions sur les enseignements où l’on définit le projet pédagogique avec l’équipe de formateurs.
Concrètement, nous établissons le contenu des enseignements pour chaque année de formation en respectant le parcours des étudiants et leur progression dans l’apprentissage.
Le reste du temps, je participe à des réunions administratives, soit avec d’autres confrères de la région Grand Est, soit avec nos tutelles, comme par exemple le Conseil régional qui finance notre formation et qui nous attribue des subventions.
A quelles difficultés êtes-vous confrontée au quotidien ?
Nos multi-tutelles rendent la tâche complexe. Il y a beaucoup d’informations données par beaucoup de partenaires, et la communication est parfois difficile !
Autre point compliqué : la gestion des difficultés financières de certains étudiants. Une formation en IFSI coûte entre 6 500 et 8 000 euros, montant pris en charge par la région, mais pour vivre, certains étudiants ont des difficultés. Beaucoup d’entres eux viennent me voir pour savoir si des aides peuvent leur être accordées. L’école n’a pas de finances pour les aider, mais je les renvoie auprès d’associations.
Comment se déroule une formation en IFSI ?
La formation dure 3 ans, soit 6 semestres. Elle conduit à un diplôme d’état d’infirmier et à un grade licence, grâce à une convention avec l’université de Reims Champagne Ardennes.
L’organisation des unités d’enseignement est calquée en partie sur celle de l’Université, avec des ECTS à comptabiliser (180 pour avoir le diplôme).
C’est une formation par alternance, avec 2100 heures de stages et 2100 heures de cours. Plus on va vers la 3e année, plus les stages sont nombreux. Il y a une véritable logique de progression : en 1ère année, on pose les bases théoriques et cliniques ; en 2e année on renforce les bases en construisant une identité médicale ; enfin, en 3e année l’étudiant se professionnalise. La réflexivité de l’étudiant est ici fondamentale.
Il y a des évaluations à chaque trimestre pour obtenir ces ECTS avec toujours une possibilité de rattrapage. Les compétences en stages sont également évaluées.
Chaque étudiant a un référent de suivi pédagogique sur les 3 ans, qui connaît les lieux de stages et les personnes à contacter, si nécessaire, durant son stage.
Les amphithéâtres d’Université sont très souvent surchargés en première année. Est-ce également le cas dans les IFSI ?
En première année, nous avons une sélection et un quota, qui n’a pas bougé depuis longtemps. Les quotas sont définis nationalement, et les régions répartissent ensuite ces effectifs aux IFSI. Dans notre établissement, nous prenons 50 étudiants par an. Cette sélection fait que nous ne connaissons pas les problèmes de surpopulation des Universités.
Les IFSI souffrent-ils de coupes budgétaires ?
Les budgets des IFSI sont gérés par les hôpitaux auxquels ils sont rattachés. Pour notre part, nous sommes rattachés au centre hospitalier de Chaumont, qui gère notre budget ainsi que notre personnel d’un point de vue financier.
L’hôpital touche une subvention de la région pour l’IFSI, mais pour l’instant notre établissement n’est pas touché par des coupes budgétaires. La réorganisation des régions pose des interrogations sur l’avenir des subventions.
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