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Manon, enseignante de SVT en lycée dans l’académie de Strasbourg :
C’est absolument nécessaire, mais il faudrait s’appuyer sur des publications scientifiques pour pouvoir affirmer que cela est nécessaire pour une grande majorité d’élèves. Prendre des notes, surtout à la main, permet sans doute d’augmenter les chances de mémoriser. Mais oblige aussi à reformuler, à focaliser son attention sur le sujet, à construire la pensée… Pour ceux qui ont une mémoire très visuelle, la qualité de la prise de notes est essentielle : organisation spatiale de la page et des blocs de texte, utilisation des couleurs et symboles, schémas, flèches…
Lucile, enseignante de philosophie en lycée dans l’académie de Toulouse :
Prendre des notes en cours est intéressant, mais pas essentiel. Un élève qui se contente de noter ce que dit le prof sans s’investir activement dans le cours n’en tire pas un bénéfice optimal. Écouter, ne pas hésiter à poser des questions, à participer, voilà qui me semble essentiel. Noter ne sert vraiment que si cela est accompagné de cette attitude active durant le cours. De plus des exercices de mise en pratique me semblent une façon plus efficace que la prise de notes seule pour retenir un cours.
Michel, enseignant de maths en classes préparatoires dans l’académie de Paris :
Je me suis longtemps posé la question des notes de cours. Chez les élèves les plus faibles, cela a l’inconvénient de monopoliser leur attention. Quand le rythme est élevé, on en voit qui ont plusieurs minutes de retard sur le cours et ont donc du mal à suivre ce qui se dit. Mais je n’ai jamais vraiment trouvé d’alternative. Le polycopié ou la présentation informatique ont l’inconvénient de produire un cours rigide et pré-formaté. Et puis, les notes sont personnelles, l’élève les adapte à son cas. Je pense que la prise de notes pourrait s’enseigner au lycée. Ils ne savent pas toujours noter efficacement (abréviations, mise en valeur des points essentiels…).
Sarah, enseignante de français en lycée dans l’académie de Paris :

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La prise de notes est un élément essentiel à la mémorisation et à la compréhension d’un cours, que l’on ait une mémoire visuelle ou non. Passer par l’écriture manuelle, avoir un support de cours que l’on peut personnaliser me semble très important. Mais, pour qu’elle soit efficace, la prise de notes doit résulter d’une écoute active, dynamique. Il ne s’agit pas de tout recopier de façon automatique, mais de s’approprier la parole du professeur, de comprendre ce qu’il dit et de sélectionner les informations dont on aura besoin. Ainsi, certains élèves écrivent beaucoup, d’autres très peu. Peu écrire n’est pas nécessairement signe d’absence de travail. Au contraire, même, cela peut témoigner d’une écoute active, au cours de laquelle on aura déjà commencé à apprendre, et sélectionné les informations à retranscrire.
Pierre, professeur de statistiques à l’université de Clermont-Ferrand :
Oui et non. Pour que le cours soit su et compris il est indispensable que les étudiants fournissent un effort, mais cela peut être accompli en faisant beaucoup d’exercices d’application avec un polycopié fourni par l’enseignant. Parfois, il y a peu d’exercices et le cours lui-même fonctionne comme une suite d’exercices. Dans ce cas, il est utile que les étudiants « grattent ». En fait, je pense que les maths c’est comme le tennis ou le football : regarder les matchs de Roland Garros ou la Champions League ne fait pas progresser d’un iota. Mieux vaut pratiquer soi-même. C’est pareil en math, suivre un excellent cours ne sert à rien si on ne fait pas plein d’exercices.
Atika, enseignante de SES en lycée dans l’académie de Versailles :

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La prise de notes doit faire partie des compétences du socle commun car c’est une activité complexe mais elle est un formidable outil transversal de compréhension et mémorisation. Elle nécessite d’être formé à l’écoute active et qui en est doté voit ses performances optimisées. Il faut proposer une boîte à outils pour tenir compte des profils cognitifs d’apprentissage variés des élèves (texte, arborescence, sketchnote). On retient mieux car, bien menée, la prise de notes forge l’esprit de synthèse, d’analyse, en étant porteuse de sens voire de sens critique et permet la stabilisation des informations à partir d’un fil conducteur, source de mémorisation.
Jérémy, enseignant de SVT en lycée dans l’académie de Bordeaux :
Il est indéniable que la prise de notes a un intérêt pour deux raisons :
- C’est en soi une tâche complexe : il faut pour cela comprendre ce que dit le professeur, savoir prélever les informations essentielles dans son discours, et se servir d’abréviations ou schématiser, le tout rapidement afin de ne pas perdre le fil. Ces compétences ne sont pas maîtrisées par bien des lycéens et c’est pourquoi peu d’enseignants exigent actuellement que leurs élèves prennent le cours magistral en note. Quoi qu’il en soit, prendre des notes permet de travailler de nombreuses compétences et de rester concentré en cours.
- Le geste d’écrire, et de réfléchir à ce que l’on écrit, est très important dans le processus de mémorisation. Je conseille ainsi à tous les élèves qui révisent à l’aide de vidéos, sur YouTube par exemple, de tenter de réaliser un résumé de celles-ci, en prenant des notes tout en les visualisant. Ils retiendront ainsi mieux ce qu’ils ont regardé.
Essentiel : le MOOC « Apprentissage et sciences cognitives » qui est sur la plateforme FUN peut servir à ceux qui veulent comprendre la façon dont fonctionne notre cerveau et dont il mémorise.
Les inscriptions à ce mooc sont finies. 🙁
Ayant des difficultés avec l’écriture manuelle, j’ai arrêté de prendre des notes dès que cela a été autorisé, à savoir en seconde. J’ai néanmoins réussi a étudier après, souvent en utilisant des notes faites par d’autres pour tout le monde. On appelle cela des livres.