Jean-Michel Blanquer veut une “rentrée en musique”. Dans une lettre envoyée aux recteurs le 20 juin, il a ainsi proposé aux établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) de participer, le 4 septembre 2017, à l’opération “La rentrée en musique”.
Pour le ministre, “il s’agit de proposer aux élèves déjà présents l’année précédente, d’accueillir leurs nouveaux camarades en musique, manière chaleureuse de leur souhaiter la bienvenue.” La chorale ou l’orchestre des écoles maternelles et primaires, du collège ou du lycée “seront au cœur de l’organisation de cet événement”, écrit Jean-Michel Blanquer. Selon le ministre, l’école doit “offrir un cadre bienveillant à même d’inspirer confiance aux élèves”, et “le développement de la pratique collective de la musique est essentiel”.
“Les enseignants vont-ils danser toute l’année ?” (SNUIPP)
Ce projet n’a pas manqué de faire sourire quelques enseignants (certains croyant même avoir affaire à une “fake news”). Ainsi le SNUIPP remarque qu’une production artistique, “ne s’improvise pas en 15 jours, surtout avec des groupes d’élèves qui changent avec la nouvelle année scolaire, tout comme d’ailleurs les enseignants affectés à l’école ».
Et le syndicat d’ajouter, ironique : “Après des mesures précipitées sur les rythmes, sur les CP à 12, voilà une nouvelle annonce en fanfare, avant tout destinée à l’opinion publique et qui ressemble fort à une injonction venant d’en haut sans prendre en compte la réalité du terrain. Chanter à la rentrée ? Fort aise, mais avec des effectifs trop lourds, des RASED qui manquent et une formation au rabais, les enseignants vont-ils danser toute l’année ?”
Lors d’une conférence de presse dédiée au Bac, Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN (syndicat des chefs d’établissement), remarquait “qu’il s’agit d’une injonction, mais que ce n’est pas une circulaire, juste une lettre.” Selon lui, “les établissements ne sont donc pas obligés d’organiser une telle rentrée en musique, surtout en pleine période du Bac, du brevet et à l’approche des vacances d’été”.
Une directive “hors-sol” (SGEN)
De son côté, le Sgen-CFDT indique “pouvoir se retrouver dans la volonté ministérielle de redonner une place plus importante à la musique dans la vie des écoles et établissements”, mais suggère à Jean-Michel Blanquer d’inscrire cet objectif “dans les parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), au sein desquels elle trouverait toute sa place, plutôt que dans une directive pour le moins hors-sol”.
C’est la SACEM qui va être contente!