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C’était une des mesures annoncées par Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle : il voulait « interdire l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges ». Une mesure qui devrait voir le jour selon Jean-Michel Blanquer. « Tout ce qui a été dit doit être accompli », a ainsi déclaré le ministre de l’Education nationale sur France 2, vendredi 23 juin.
Comme au Conseil des ministres
Pour cela, il pourrait s’inspirer de sa propre expérience : « En Conseil des ministres, il y a un casier. On y met son téléphone portable, de sorte qu’on n’est pas interrompu. Ce qui est possible en Conseil des ministres doit être possible en classe », a-t-il expliqué.
Les smartphones sont un véritable problème selon le ministre : « Parfois, ils peuvent être un outil pédagogique, mais il y a un problème. Les professeurs en témoignent souvent, les portables peuvent nuire à la concentration, nuire à beaucoup de choses ». « Des enquêtes montrent l’impact du portable, des écrans, sur la capacité d’attention des élèves. Il est souhaitable d’en limiter l’usage », ajoute-t-il dans une interview accordée à Sud Ouest.
Le ministre fait peut-être référence ici à une étude (pdf) de la London School of Economics : menée auprès de 91 écoles britanniques, elle démontre que les élèves qui fréquentent des écoles où le téléphone est interdit ont de meilleurs résultats que les autres. « Nous avons découvert qu’interdire les téléphones équivaut pour les étudiants à une heure d’école en plus par semaine, ou à allonger l’année scolaire de 5 jours », expliquaient en mai 2015 les chercheurs Richard Murphy et Louis-Philippe Beland à CNN Money.
« Le portable rassure les parents »
Une mesure difficile à mettre en place pour Vincent Le Roy, secrétaire départemental de l’Unsa de l’Indre et Loire : « Les employés de la vie scolaire ont d’autres choses à faire que la chasse aux smartphones. Et on ne va pas non plus fouiller les sacs des enfants pour vérifier qu’ils n’ont pas de téléphones portables ».
« La loi n’interdit pas leur usage dans les établissements : c’est du ressort du règlement intérieur », note Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU. Et de rappeler que « les élèves sont équipés par leurs parents, « qui veulent pouvoir joindre leur enfant après la classe, parce que ça les rassure ».
Bonne idée !
A faire voter dans tous les CA ‘
C’est bien beau de faire voter dans le CA, mais paie les n casiers ?
Bien avant l’époque des téléphones portables, les élèves demandaient déjà des casiers pour ne pas avoir à porter leurs affaires sur le dos toute la journée. Demande le plus souvent rejetée pour des raisons de coût et de sécurité.
Espérons que les casiers de M. Blanquer seront assez grands pour y mettre un peu plus qu’un téléphone portable. Il oublie de dire qu’au Conseil des ministres, il y a un non seulement un casier mais un vestiaire, où l’on peut déposer un peu plus qu’un téléphone portable.
Tout à fait d’accord! les enfants ne sont pas perdus sur une ile déserte quand ils sont à l’ecole et au collège.Si la mesure est appliquée avec intelligence et pragmatisme, cela peut être un plus pour élèves et enseignants.