
Lucile Georges
En septembre 2017, vous allez débuter votre première année en tant que professeure titulaire d’espagnol. Vous sentez-vous prête ?
Après avoir été stagiaire pendant deux ans en Seine-et-Marne, je m’apprête cette année à faire ma véritable rentrée en tant que professeure titulaire. En septembre, je serai mutée dans l’académie de Reims. C’est un vrai soulagement d’être acceptée dans la région que l’on demande. Toutefois, je ne sais toujours pas si j’enseignerai encore en collège. Ça m’inquiète un peu… Mais espérons que ce soit le cas. Par ailleurs, contrairement à l’an passé, où j’étais à mi-temps, il va falloir cette fois-ci asseoir mon autorité pour une année complète face aux élèves. J’espère réellement que le rapport avec eux va bien se passer et que je vais réussir à leur transmettre ce que j’aime. Pour une prof, le premier jour est toujours le plus délicat. Les jeunes ne mettent pas bien longtemps à nous cataloguer. Trop laxiste, trop sévère… En deux temps trois mouvements, notre réputation est faite. Je les imagine m’observer et me tester pour évaluer mes limites, voir si je suis une prof sympa ou pas. Pour l’instant, pas question de la jouer cool : je n’ai pas envie de me faire marcher sur les pieds, quitte à relâcher la pression un peu après. Quoi qu’il en soit, je me sens prête à effectuer ma première rentrée en tant que « vraie » prof. Je sais pertinemment que ma préparation au terrain a été très efficace. J’ai pu consolider mes connaissances, apprendre à gérer une classe et à me sentir en confiance devant les élèves. Vivement septembre donc !
Première rentrée dit forcément beaucoup de travail cet été ?
Oui, et notamment si j’ai un autre niveau l’an prochain. Avoir des lycéens, par exemple, signifie repartir de zéro : lire attentivement le programme scolaire, faire des recherches via les livres ou internet, réécrire mes fiches… Par contre, si je suis toujours en collège, je vais me poser beaucoup moins de questions sur le programme et je pourrai à la limite réutiliser des cours de cette année. Dans tous les cas, je vais profiter des grandes vacances pour me reposer : il faut que je fasse une coupure avant d’attaquer une nouvelle année qui s’annonce bien chargée. Je vais profiter de l’été aussi pour acheter mes nouveaux livres, pour avoir le temps de les regarder. Peu avant la rentrée, je replongerai dedans. En fonction du niveau que j’aurai, j’établirai un programme par période et je préparerai mes séquences de cours, c’est-à-dire les notions que je travaillerai avec mes élèves. Cette préparation représente plusieurs heures de travail par jour. Et la veille de la rentrée, je vais faire les dernières photocopies, relire mes fiches, vérifier le nombre de chaises et de tables. Il s’agit d’accueillir correctement les élèves et de ne pas perdre de temps afin de se mettre rapidement au travail.

Salle de classe de Lucile en tant que stagiaire
Êtes-vous anxieuse ou stressée ?
Absolument ! Je suis de nature très stressée. J’appréhende réellement de changer d’établissement et de ne plus être sous tutorat à partir de la rentrée. Mais il faudra s’y faire, pas le choix ! Je vais devoir me débrouiller et gérer seule mes élèves. Ce qui me rassure le plus : cette année s’est très bien déroulée, il n’y a donc pas de raison que l’an prochain se passe mal…
Vous avez appris votre métier pendant deux ans sur le terrain en tant que stagiaire. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Apprendre sur le terrain est toujours mieux qu’apprendre à l’ESPE. Là, j’étais confrontée à la réalité de mon métier : j’échangeais avec les collègues, je rencontrais les différentes équipes pédagogiques, je discutais avec les parents, j’aidais les élèves à progresser… Etre stagiaire est vraiment la meilleure option pour apprendre le métier d’enseignant. Deux années très enrichissantes tant sur le plan humain que professionnel.

Salle de classe de Lucile en tant que stagiaire
Passer de stagiaire à professeure titulaire vous offre-t-il davantage de responsabilités ?
Cette année, j’avais déjà l’impression d’avoir des responsabilités. Mais il est vrai qu’en tant que stagiaire, nous avons tendance à nous reposer sur notre tuteur en cas de difficultés ou sur certains collègues. Comme le nom l’indique, nous sommes des stagiaires. Le but est encore d’apprendre notre métier donc forcément on ose moins. Nous avons même des travaux à rendre en fin d’année (devoir réflexif, mémoire, rapport…).
L’an prochain, je serai plus livrée à moi-même : il faudra que je me débrouille seule car je ne serai plus accompagnée par un tuteur. Je vais aussi devoir gérer des élèves à temps plein et non plus à mi-temps comme j’avais l’habitude cette année. Mais, en soi, je ne pense pas qu’il y ait vraiment de grosses différences entre ces deux statuts.
Pourquoi ce choix de devenir enseignante ?
Initialement, je n’étais pas du tout destinée à devenir enseignante. Passer le concours ne m’intéressait pas. Je me voyais davantage travailler dans une bibliothèque. Le déclic est arrivé pendant mes études de Lettres après avoir effectué un stage d’observation en tant qu’enseignante dans mon ancien lycée. J’ai trouvé ça très passionnant et j’ai compris que ce métier correspondait parfaitement à ma personnalité ! J’ai finalement décidé de tenter ma chance au concours et… je l’ai eu ! Ma réussite à l’examen m’a donc confortée dans mon choix. Mais tout s’est un peu fait par hasard… Si on m’avait un jour posé la question : « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? », je n’aurais jamais répondu : « prof ! »
Un objectif en tête pour l’année qui arrive…
On nous dit souvent que les cinq premières années sont assez difficiles car il faut trouver son rythme de travail et ses méthodes. Mon objectif est donc de bien m’installer dans mon poste, d’être capable de tenir sur une année à temps plein et d’avoir une posture solide. Par ailleurs, j’aimerais retenter l’agrégation pour essayer d’évoluer dans mon statut mais je ne sais pas si j’aurai le temps de m’y consacrer…
étonnant que cette dame ne parle que de son autorité et de son angoisse de pouvoir installer son rapport dominant dominé. rien sur la langue et la civilisation espagnole.
le programme a faire avaler et son autorité. une angoissée en somm
pas passionnant ; peut-être aurait gagné à devenir bibliothécaire ?
C’est très facile de juger sans connaître le contexte… Je trouve que les questions sont un peu orientées… et la vocation d’être prof, tout le monde ne l’a pas!! sans parler de la pression qu’ils subissent au quotidien…!
elle a l’air contente de faire ce métier tout de même… être débutant ce n’est facile pour personne et surtout dans ce domaine!
bonjour,
il n’y a pas de rapport dominant/dominé !!! Si c’est cela votre image de l’école, il faudrait fortement la revoir!!!
Pourquoi deux années de stagiaire ? Dans le cursus classique, on ne compte qu’une année à mi-temps, en suivant les cours de l’ESPE en parallèle et avec l’obligation de rendre un mémoire. C’est une année en général très chargée, qui ne permet pas forcément de bien se préparer au métier…
Je suis prof débutante aussi et je me retrouve dans certains aspects…
Les deux ans c’est à cause d’une prolongation, j’imagine… ce n’est pas facile cette première année, surtout avec peu d’expérience!
Transmettre le savoir et la culture c’est essentiel, mais désormais il est demandé avant tout de savoir gérer la classe dès le départ, ce qui n’est pas inné et beaucoup de stagiaires se retrouvent en difficulté, ou démissionnent même!
C’est courageux de témoigner, elle a l’air hyper impliquée en tout cas… elle est dans l’Académie de Créteil? ça devait pas être facile, les formations peuvent varier en fonction des académies…
Je lui souhaite bonne continuation!
En région parisienne, il y a possibilité de faire le Master 1 à l’ESPE (maintenant INSPE) en alternance. c’est pourquoi elle a fait 2 ans dans une classe en tant que stagiaire