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Suite au premier tour d’admission post-bac (APB), des milliers de candidats sont sur liste d’attente, en raison d’un tirage au sort effectué dans les filières les plus demandées – 169 licences en tout, dont la psychologie, les Staps, le droit et la médecine. Pour mettre fin à cette situation, Frédérique Vidal étudie « toutes les pistes, site par site », pour trouver des places à ces futurs étudiants (si possible, en donnant « des moyens supplémentaires » aux établissements afin « qu’ils dédoublent les amphithéâtres »).

Pour la ministre de l’Enseignement supérieurinterrogée par Le Parisien, qui refuse d’être « la ministre qui pérennisera cette pratique », le tirage au sort « est un système dont on ne peut se satisfaire, c’est le plus injuste qui soit ». Ne souhaitant pas voir « la même situation » se reproduire l’année prochaine, elle affirme qu’un « consensus » existe autour de la nécessité d’en finir avec le tirage au sort, entre le gouvernement, « les étudiants et les présidents d’université ».

« Travailler sur l’orientation » face à l’échec à l’université

Selon Frédérique Vidal, la « lutte contre l’échec » à l’université nécessite de construire des « parcours de réussite », plutôt que de « laisser les élèves s’inscrire en licence, car, pour plus de 60 % d’entre eux, cela n’aboutit pas à un diplôme ».

Pour « trouver des solutions », elle prévoit de « s’inspirer d’initiatives locales qui fonctionnent. Elle compte expérimenter la mise en place de « prérequis » à l’entrée à l’université (dans son programme, Emmanuel Macron voulait « faciliter les choix d’orientation des étudiants » en poussant les universités à « afficher les prérequis des formations proposées ») – jugeant « qu’envoyer des étudiants à la fac sans avoir vérifié s’ils sont en capacité de réussir, c’est les mettre dans une situation d’échec ».

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La ministre de l’Enseignement supérieur souhaite aussi « travailler sur l’orientation », en diffusant « une bonne information » auprès des lycées et de leurs familles, sur « ce que sont les filières et leurs contenus », et en « donnant la possibilité à des étudiants d’échanger avec des lycéens sur leur cursus », comme le proposent déjà plusieurs universités.

Afin « d’accompagner la poussée démographique », Frédérique Vidal augmentera les ressources allouées aux universités – bien que pour l’instant, « cet effort n’a pas encore été chiffré », elle indique vouloir se concentrer avant tout sur les 15 universités à la situation financière « dégradée » ou « très dégradée », citées par La Cour des Comptes dans une note d’analyse, début juin.

« La réforme ne doit pas se faire à n’importe quel prix » (FAGE)

Les syndicats étudiants FAGE et UNEF se réjouissent de l’annonce par la ministre d’une fin prochaine du tirage au sort. « Le tirage au sort est l’aveu d’échec de notre système éducatif. Mais la réforme ne doit pas se faire à n’importe quel prix », indique Jimmy Losfeld, président de la FAGE, à LCI. « Est-ce qu’on met en place un système au mérite, comme le souhaite la Conférence des Présidents d’Université (CPU), ou est-ce qu’on permet à tous les jeunes d’accéder à l’université ? », s’interroge-t-il, tout en précisant opter pour la deuxième solution.

Lila Le Bas, présidente de l’UNEF, s’oppose également à « toute forme de sélection », et refuse le système des « prérequis affichés et définis par licence » privilégié par la CPU, et qui serait « une sélection qui ne dit pas son nom ». Pour autant, FAGE et UNEF espèrent une « meilleure orientation dès le lycée », afin de « mieux répondre aux envies personnelles et aux besoins de la société », indique Jimmy Losfeld, qui propose aussi de mettre en place des licences pluridisciplinaires; permettant de « faire face aux changements du marché de l’emploi ».