
Silence, on lit / Collège de Banon
Le 8 juin 2017, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a présenté aux syndicats d’enseignants, réunis au CSE (Conseil Supérieur de l’Education), un projet de décret sur les rythmes scolaires, ainsi qu’un projet d’arrêté sur le collège.
Après avoir examiné ces deux textes, qui visent à détricoter les réformes mises en place par Najat Vallaud-Belkacem durant le précédent quinquennat, le CSE (qui regroupe 48 personnels de l’Education nationale, mais aussi une dizaine de parents d’élèves et 12 collectivités territoriales) a voté contre, mettant en lumière une certaine division chez les enseignants.
https://twitter.com/phwatrelot/status/872894485533007876
Rythmes scolaires : 35 contre, 21 pour
Concernant le décret sur les rythmes scolaires, qui donne au Dasen (directeur académique des services de l’Education nationale), « saisi d’une proposition conjointe d’une commune et d’un ou plusieurs conseils d’école », la possibilité « d’adapter » l’organisation de la semaine scolaire, et permet ainsi le retour à 4 jours de classe par semaine au primaire, 35 membres du CSE ont voté contre (parmi eux, la FCPE et le SE-UNSA), et 21 pour (notamment le SNUipp-FSU et le SNALC).
Sur son site, le SNUIPP indique avoir « voté pour », mais ne pas donner « un blanc-seing » à Jean-Michel Blanquer et à sa politique éducative. « Le nouveau décret ouvre la porte aux 4 jours, sans pour autant refermer celle des 4,5 jours qui doivent perdurer partout où les conseils d’école le demandent », note le syndicat, qui ne s’estime « pas dupe d’un décret pressé par le calendrier électoral ».
#CSE @jmblanquer a promis qu’aucune décision ne viserai à détricoter des dispositifs en cours sans évaluation préalable sérieuse.
— SNUipp-FSU (@leSNUtwitte) 8 juin 2017
Le SNUIPP « préoccupé par la précipitation » du ministère
Préoccupé par « cette précipitation qui impose aux écoles, aux familles et aux collectivités locales des modifications importantes de la semaine scolaire à trois mois de la rentrée scolaire », et par un décret qui « orchestre un désengagement de l’État dans le domaine du périscolaire, sans se préoccuper de la situation de l’emploi de milliers de personnels territoriaux », le SNUipp-FSU explique avoir voté pour afin de « prendre acte de la volonté majoritaire de la profession de pouvoir bénéficier d’organisations de la semaine sur 4 jours ou 4 jours et demi ».
A contrario, le SE-Unsa, qui a voté contre, estime que le décret proposé risque, en « faisant sauter le verrou des 5 matinées de classe », de réduire les « temps de qualité pour l’apprentissage des élèves, surtout les plus fragiles ».
Annonces JM Blanquer #redoublement qd #CSE sur txt qui affaiblissent moyens pour + fragiles #rythmes #college Stratégie ou restauration ?
— Stéphane Crochet (@StephCrochet) June 8, 2017
Le CSE : un vote qui reste consultatif
Concernant le projet d’arrêté destiné à accroître l’autonomie des collèges, afin de permettre à ces derniers de supprimer les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et de rétablir en 6e des options latin et des classes bilangues, 26 membres du CSE ont voté contre (parmi eux, la FCPE et le Sgen-CFDT), et seulement 8 pour (dont le SNPDEN et le SNALC). 24 membres se sont abstenus de voter : parmi eux, le SNES et le SE-Unsa.
Sur son site, le SGEN déplore une « occasion manquée » de Jean-Michel Blanquer de « réaffirmer la priorité au socle commun ». Selon le syndicat, « la Refondation dessinait une cohérence entre celui-ci, les programmes, les cycles et la réorganisation des enseignements du collège ».
Même si, estime-t-il, « il ne s’agit pas de dire que l’ensemble était intangible et imperfectible », les enseignements facultatifs rendus possibles par le projet d’arrêté « rétablissent en partie les anciennes structures du collège ». Or, « celles-ci n’étaient pas conçues pour atteindre l’objectif du socle, mais ont aussi tendance à creuser les inégalités par une ségrégation des publics ».
Pour le SGEN, la « marginalisation » des EPI qui « visaient à une meilleure différentiation pédagogique » pourrait finalement « rapidement ouvrir la porte à une fragilisation de l’objectif du socle commun ».
« Rappelons toutefois que le vote du CSE n’est que consultatif et que les ministres de l’éducation peuvent ne pas en tenir compte », écrit Philippe Watrelot, prof de SES et ex-président du CRAP-Cahiers Pédagogiques, sur Facebook.
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