© Drivepix - Fotolia.com

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Le ministère de l’Éducation nationale s’apprête à publier un arrêté sur le collège (pdf) destiné à accroître l’autonomie des collèges. Présenté au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 8 juin, l’arrêté devrait entrer en vigueur dès septembre 2017.

Il prévoit de laisser les EPI à la « libre appréciation » des établissements. Les 8 thématiques obligatoires seront suspendues : ainsi, les contenus de ces enseignements interdisciplinaires ne seront plus imposés par le ministère.

« Les EPI forment le citoyen de demain »

Plusieurs syndicats d’enseignants (SE UNSA, SGEN-CFDT), de lycéens et d’étudiants, les Cahiers pédagogiques, Éducation & Devenir et la FCPE jugent dans un communiqué de presse publié le mercredi 7 juin et intitulé Ne marginalisez pas les EPI, monsieur le ministre ! que cela « fragiliserait le dispositif des enseignements pratiques interdisciplinaires ». « Il y a un risque que tous les élèves n’en bénéficient pas. Ce serait à coup sûr un moyen de les marginaliser et de remettre en cause de fait une innovation qui pourtant était un élément fort des changements nécessaires du collège », est-il expliqué.

« Sous couvert d’autonomie et de « liberté » pédagogique, il envoie le signal aux enseignants que ce dispositif pourrait ne pas être pertinent, au moins pour certains élèves, alors qu’il s’agit d’une voie pourtant féconde et adaptée aux exigences de notre temps », peut-on lire dans le communiqué.

« Pourtant, les EPI ont permis à de nombreux projets d’éclore, projets souvent ingénieux et permettant de traiter de questions essentielles pour former le citoyen de demain, autour du développement durable, de la pratique des médias ou du dialogue des cultures et des arts par exemple », soulignent les syndicats.

« Une navrante régression » pour les syndicats

« Les EPI ont vocation à former des élèves humanistes », expliquait en 2015 Christophe Chartreux, professeur de Lettres/Histoire-géo-Education civique, dans une interview à VousNousIls.fr. Pour lui, elles amènent « cette diversification, ces rencontres, ces dialogues, ces projets doivent permettre de former le citoyen de demain ». « Un citoyen qui ne sera plus un expert de sa seule spécialité mais sera confronté aux complexités d’un monde diversifié », ajoute-t-il.

Aux syndicats de conclure : « À l’heure où il est souligné par toutes les études internationales que l’enseignement doit mieux préparer les élèves à un monde en constante mutation technologique, leur permettre d’intégrer des compétences complexes, faire le contraire serait une navrante régression, en particulier en terme d’égalité réelle face à la réussite ».