La cour d’appel d’Aix-en-Provence a revu à la baisse, vendredi, la condamnation d’un jeune Marseillais, auteur de vols avec violences, dont le procès en comparution immédiate, le 10 février, avait été diffusé sur France Culture dans le cadre d’un reportage qui avait fait polémique.

Les propos de la présidente du tribunal et de la procureure tenus lors de cette audience à l’adresse du jeune prévenu atteint d’une psychose infantile avaient choqué le barreau de Marseille. « C’est honteux, Monsieur, il n’y a même pas de mots. On ne sait même pas comment on arrive encore à vous regarder comme un être humain », lui avait asséné la juge présidant l’audience.

La rupture concomitante à la diffusion du reportage par la présidente du tribunal de grande instance et le procureur de la République de la convention autorisant France Culture à enregistrer des audiences jusqu’en juin avait envenimé la polémique.

La section locale du Syndicat de la Magistrature avait notamment critiqué cette décision: « En s’attaquant au messager, l’institution judiciaire donne une fois encore l’impression de vouloir se soustraire à la critique et s’épargner un examen de conscience ». Une assemblée générale des magistrats marseillais s’était tenue sur fond de ces critiques de « censure de la presse ».

Rejugeant cette affaire sans revenir sur la polémique, la cour d’appel a condamné, vendredi, le jeune prévenu à trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve alors que le tribunal correctionnel de Marseille lui avait infligé en première instance cinq ans de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve. Le jeune homme a été maintenu en détention.

Entre le 17 janvier et le 7 février, il avait agressé deux collégiennes âgées de 12 et 14 ans et une lycéenne de 17 ans pour leur dérober leur téléphone portable. Commis dans un bus qu’il empruntait quotidiennement pour se rendre dans son lycée professionnel et dans le métro, le jeune prévenu avait accompagné ses vols de violences, notamment des coups de pied à une victime au sol.

Son défenseur Me Brice Grazzini a regretté devant la cour l’absence de « personnalisation de la peine », s’agissant d’un jeune homme qui n’avait jusqu’alors « jamais mis les pieds en garde à vue » et atteint d’une maladie psychiatrique ayant nécessité son hospitalisation en septembre 2016.