« C’était trop bien, on a appris des trucs pour sauver des gens! » Comme Francesca, 10 ans, quelque 4.000 élèves de CM2 se sont initiés aux « gestes qui sauvent » en cas d’arrêt cardiaque, dans le cadre d’une vaste opération de sensibilisation, jeudi à Paris.
« Ah, ha, ha, ha, stayin’ alive, stayin’ alive ». La plupart affublés d’un gilet jaune, agenouillés sous la nef de la Grande halle de la Villette (19e arrondissement), des centaines d’enfants appuient frénétiquement sur la poitrine de Bob, un mannequin en carton, en rythme avec le célèbre tube des Bee Gees.
Bénévoles et secouristes de la Protection civile, de la Croix-Rouge, de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris ou encore des sapeurs pompiers ont animé deux sessions d’initiation, le matin et l’après-midi, sous l’égide de la fondation Ajila et de la mairie de Paris.
Objectif de l’opération « Tous les jeunes ont du coeur »? « Former les enfants » et les « rendre plus citoyens », explique Isabelle Weill, président d’Ajila, organisation caritative spécialisée dans la santé et l’éducation.
C’est à elle que l’on doit Bob, un buste en carton doté d’une résistance en mousse sous la cage thoracique, pour simuler au mieux un massage cardiaque. Tous les enfants pourront emporter « leur » Bob chez eux et ainsi partager avec leur famille les réflexes enseignés à la Villette: appeler le 15 ou le 18, masser la personne inconsciente puis utiliser un défibrillateur.
L’enjeu est crucial. A l’origine de 50.000 décès par an, les arrêts cardiaques « peuvent arriver à n’importe qui, n’importe quand » et conduire à la mort en « quatre minutes », rappelle Mme Weill.
Or, moins de 30% des Français sont formés aux premiers secours, et seuls 20% sont capables de pratiquer les gestes qui sauvent, contre 95% des Norvégiens et 80% des Danois, rappelait en février le secrétariat d’État chargé de l’aide aux victimes.
En 2016, plus de 100.000 personnes ont été entraînées à ce type de soins, dans la foulée des attentats qui ont endeuillé le pays.
Reste que l’intérêt du grand public retombe « vite », déplore Sandrine Dezalay, formatrice de la Croix-Rouge. Au-delà de la sensibilisation, peut-on réellement compter sur un enfant pour sauver une vie? « Bien sûr. Mon fils a six ans, il est formé depuis l’âge de 3 ans », assure-t-elle.
Présent sur place, l’urgentiste Patrick Pelloux, parrain de l’opération, a salué la « grande coopération » qui l’a rendue possible et son aspect « ludique ». « Il faut démystifier l’apprentissage du secourisme », plaide-t-il.
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