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En 2014, Najat Vallaud-Belkacem avait décidé de limiter le redoublement à des cas exceptionnels. Son successeur au ministère de l’Éducation nationale entend revenir sur ce décret de novembre 2014 : « Parfois, le redoublement peut être une solution. Il faut traiter ce sujet de manière pragmatique », a expliqué Jean-Michel Blanquer sur les ondes de RTL, mercredi 30 mai.
« Ce qui est important, c’est la personnalisation des parcours. Chaque élève doit avoir son parcours […] L’abrogation de ce décret fait partie des choses qui seront sur la table », a ajouté le locataire de la rue de Grenelle.
« Le redoublement ne fonctionne pas »
Une décision qui a fait réagir Twitter, notamment du côté des syndicats : « Ben tiens, encore une mesure qui a fait ses preuves, pas sur le plan pédagogique mais électoralement parlant, ça peut marcher. Pragmatisme ? », pour Claire Krepper, responsable nationale SE-Unsa,
Ben tiens, encore une mesure qui a fait ses preuves, pas sur le plan pédagogique mais electoralement parlant, ça peut marcher. #pragmatisme? https://t.co/xNXRFKqCnq
— Claire Krepper (@ckrep) 31 mai 2017
« Refaire à l’identique ce qu’on a raté n’est que très exceptionnellement utile. Il y a d’autres solutions. Sans parler de la prévention », estime de son côté Elisabeth Bussienne, du SGEN-CFDT, « Peu importe le moment, le redoublement ne fonctionne pas », martèle Nicolas Pinel, Conseiller Pédagogique de Circonscription.
Refaire à l’identique ce qu’on a raté n’est que très exceptionnellement utile. Il y a d’autres solutions. Sans parler de la prévention.
— Elisabeth.Bussienne (@NedjmaLisa) 31 mai 2017
Ce n’est pas un argument. Peu importe le moment, le redoublement NE FONCTIONNE PAS. (re?) lisez les études. et rien à voir avec college2016
— Nicolas Pinel (@Nicolaspinel76) 31 mai 2017
En octobre 2014, Olivier Rey de l’Institut français de l’éducation (IFÉ) à l’ENS de Lyon, expliquait dans une interview sur VousNousIls que le redoublement « démotive et stigmatise » les élèves. « S’il est vrai qu’à court terme, les élèves semblent obtenir de meilleurs résultats, ce n’est pas le cas à moyen et à long terme. Toutes les études le montrent. Le redoublement envoie au contraire un signal défavorable qui peut poursuivre les élèves jusqu’à l’entrée dans le monde du travail […] Il ne peut être bénéfique que dans de rares cas (maladies, problèmes personnels graves, manque de maturité) », affirmait-il.
Si l’Unsa, le Sgen et un conseiller pédagogique sont dans la contestation, c’est sans doute le signe qu’on avance dans la bonne voie… Enfin.
Oui! C’est un indicateur très fiable!!
Quels sont les impacts scolaires et psychosociaux du redoublement sur les élèves ?
http://www.cnesco.fr/fr/redoublement/paroles-dexperts/impacts-du-redoublement/ …
Le redoublement fonctionne pour les élèves qui ont vécu une rupture dans les apprentissages à cause de différentes raisons ( longue maladie entraînant une absence prolongée , deuil , séparation des parents….).
Je suis pour le redoublement. Sans redoublement, il n’y a aucun avertissement pour l’élève. Il ne comprend pas que ses résultats sont insuffisants. « c’est pas la peine de travailler de toute façon, on passe… ».
Et à la fin de la seconde année où les résultats seront identiques, voire plus faibles, on fait quoi ?
Une troisième année ?
Tout dépend de la cause du redoublement. On peut proposer une réorientation par exemple. Ce fut mon cas et ce fut un succès.
Les élèves qui ne réussissent pas savent très bien qu’ils ne réussissent pas et la très grande majorité le vit très mal. Cette soit-disant absence de travail est souvent une attitude de défense, quand on vit des échecs récurrents, on arrête de se mettre dans cette situation.
Si le redoublement était un avertissement, il arriverait toujours trop tard, c’est comme klaxonner après l’impact.
Le taux de retard a été divisé par cinq en fin de primaire depuis le milieu des années 1960 et par deux en fin de collège depuis le milieu des années 1990. Aucune autre « solution » n’a été mise en place. Les résultats sont en effet spectaculaires de réussite : « les études » avaient bien raison !
La stigmatisation de l’élève se fait, qu’il y ait redoublement ou non …
Un CP non lecteur qui passera au CE1 sera aussi stigmatisé au CE1 avec un travail à part, car ne sachant pas lire, il n’aura pas d’autonomie.
Le redoublement ne sert à rien si les parents sont contre, si l’enfant n’a pas envie de travailler (cela se voit de plus en plus au CP), s’il n’a aucun suivi à la maison et est en difficulté.
Dans d’autres cas (suivi des parents, élève très volontaire, longue maladie comme l’écrit Horel…), le redoublement peut être envisagé comme une solution mais pas une solution systématique.
Pour ceux qui sont contre les redoublements…
Que fait-on d’un élève qui a scolairement parlant plus de 3 ans de retard et qui ne comprend rien en classe depuis longtemps ? Sachant qu’il n’y a pas de solutions de réorientation viables (quantité limité, sur dossier…)
Ne me répondait pas « groupe de besoin », « différentiation » car il est impossible pour ces élèves (non autonome) de travailler de manière particulière quand il faut aussi faire travailler les autres élèves (rarement autonome)… (et ceux qui pensent « AP », je préciserais que l’AP se fait… en classe entière ! Cherchez l’erreur !
Et en tant que (mauvais) enseignant, je refuse de toute manière d’individualiser (un formateur a utilisé une expression « piège de l’atomisation » pour évoquer le problème) en mode une préparation pour un élève, sachant que mon temps de travail est déjà supérieur à la moyenne et qu’on m’en demande beaucoup depuis la dernière réforme (plus de réunions, plus de papiers, même s’ils sont numérisés…).
Quand on prend en compte que les élèves en question sont en refus total de travail 9 fois sur 10… A quoi bon !
Croyez le ou non, mais j’ai un enfant de 8 ans qui en sait déjà plus qu’une bonne dizaine de mes élèves de 3ème de cette année… Et je ne l’ai jamais poussé !