Le retour à une semaine de quatre jours dans les écoles maternelles et élémentaires deviendra possible par dérogation, pour s’appliquer en théorie à partir de la rentrée 2017, selon un projet de décret consulté par l’AFP mercredi.

Dévoilé par le site spécialisé ToutEduc, ce texte sur la question sensible des rythmes scolaires a été transmis aux syndicats mardi.

Il indique qu’il est permis « au directeur académique des services de l’Education nationale, sur proposition conjointe d’une commune ou d’un établissement public de coopération intercommunale et d’un ou plusieurs conseils d’école, d’autoriser des adaptations à l’organisation de la semaine scolaire ayant pour effet de répartir les heures d’enseignement hebdomadaires sur huit demi-journées réparties sur quatre jours ».

Il doit être présenté devant le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 8 juin pour avis consultatif. Le décret entrerait en vigueur le lendemain du jour de sa publication au JO.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait indiqué vouloir laisser plus de liberté aux communes sur les rythmes, en concertation avec les enseignants et les parents.

Le nouveau ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer avait confirmé samedi qu’il y aurait pour la rentrée un assouplissement des rythmes scolaires, en précisant que « tous les territoires satisfaits » doivent « continuer » à appliquer l’organisation actuelle. Mais les autres municipalités « pourront, si elles sont prêtes, à la rentrée prochaine, changer leur dispositif avec le soutien des institutions de l’Education nationale », a-t-il déclaré, évoquant des « expérimentations ».

« On sait bien qu’on arrive tard pour la rentrée de cette année, ce sera très souple comme mise en place, avec la volonté que les choses soient confirmées pour la rentrée d’après », a-t-on indiqué dans l’entourage du ministre.

La semaine de quatre jours avait été instituée en 2008 sous Nicolas Sarkozy, avec la suppression du samedi matin et le passage à 24 heures de classe hebdomadaires au lieu de 26 précédemment.

Cette organisation était critiquée par les chronobiologistes, et l’ancien ministre de l’Education Vincent Peillon avait décidé de revenir à la semaine de 4,5 jours, généralement avec le mercredi matin.

Cette réforme, contestée par des parents, des élus de droite et des enseignants, a été lancée à la rentrée 2013 et généralisée à la rentrée 2014, étalant davantage les 24 heures de classe avec l’objectif d’améliorer les apprentissages. Le raccourcissement des journées de cours s’est accompagné de la création d’activités périscolaires à la charge des communes, partiellement financées par l’Etat. Le ministre qui avait succédé à M. Peillon, Benoît Hamon, avait ensuite assoupli la réforme.