Dès la rentrée 2017, les collèges disposeront d’une liberté accrue pour décider d’une partie de leurs enseignements, introduire une 2e langue vivante en classe de 6ème et supprimer, s’ils le souhaitent, les enseignements interdisciplinaires, selon un projet d’arrêté que s’est procuré mercredi l’AFP.
Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), rendus obligatoires par la réforme du collège appliquée à la rentrée 2016 et qui mêlent deux disciplines au sein d’un même cours, seront laissés à la libre appréciation de l’établissement. Il peut décider de les supprimer et de ne proposer que de l’accompagnement personnalisé.
Les thèmes des EPI, s’ils sont maintenus, sont là encore laissés à l’appréciation du collège. Sur l’année scolaire 2016/2017, ils devaient obligatoirement entrer dans le cadre de huit sujets listés (par exemple, « sciences, technologie et société », ou « langues et cultures de l’Antiquité »).
La répartition entre les enseignements complémentaires « est déterminée par l’établissement en fonction des élèves accueillis et du projet pédagogique », précise ce projet d’arrêté, révélé par le site ToutEduc et le magazine L’Etudiant.
Pour chaque niveau (6ème, 5ème, etc.), les collèges pourront proposer l’enseignement d’une discipline, obligatoire ou facultative, dans une langue étrangère, jusqu’à la moitié du volume horaire consacré à cette matière, « dans la mesure où les compétences des enseignants le permettent ».
Les collèges décideront de l’emploi de trois heures par semaine, par niveau, afin de « favoriser le travail en groupe à effectifs réduits », « les interventions conjointes de plusieurs enseignants » ou proposer des enseignements facultatifs.
Les langues anciennes (latin et grec), facultatives, retrouvent quasiment leur volume horaire d’avant la réforme du collège, avec une heure par semaine en 5e (contre 2 heures avant la rentrée 2016) et 3 heures en 4e et 3e (même volume qu’avant).
Les collèges pourront aussi proposer, en option, une 2e langue vivante en 6ème avec deux heures par semaine. La réforme du collège n’avait autorisé le maintien des classes bilangues (deux langues étrangères dès la 6ème) que lorsque l’enfant avait appris au primaire une autre langue que l’anglais. Elle avait en revanche introduit deux langues étrangères pour tous dès la 5ème (et non à partir de la 4ème comme auparavant), une mesure qui n’est pas remise en cause.
Pour Claire Krepper, secrétaire nationale du SE-Unsa, syndicat qui avait soutenu la réforme du collège mise en musique par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education de 2014 à 2017, « c’est la restauration du collège d’avant la réforme ».
« On prélève sur les moyens d’autonomie destinés à améliorer les conditions d’enseignement pour tous les élèves beaucoup plus d’heures qu’auparavant pour les consacrer aux enseignements facultatifs », choisis en général « par des élèves déjà en situation de réussite », regrette-t-elle auprès de l’AFP.
Le texte, qui peut encore être modifié, doit entrer en vigueur dès septembre 2017 après parution au JO.
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