Les demandeurs d’asile devraient eux aussi bénéficier de cours de français, « droit fondamental » pour s’intégrer mais pour l’instant réservé aux seuls réfugiés, plaide un large collectif d’associations dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron communiquée mardi.
La formation linguistique « doit être considérée comme un droit fondamental, au même titre que l’accès à la santé, au logement et aux besoins élémentaires », souligne la lettre signée par le Secours catholique, la Ligue des droits de l’Homme, la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco) notamment.
L’isolement dû à la barrière linguistique empêche la plupart des demandeurs d’asile « de se reconstruire, d’accéder à une autre société et de se libérer de leurs traumatismes », ajoutent les signataires, qui soulignent l' »investissement utile économiquement » de cet apprentissage linguistique pour permettre leur intégration, comme le rappelle régulièrement l’OCDE.
« En effet, cet investissement permet de favoriser l’autonomie des demandeurs d’asile pour qu’ils puissent continuer à être acteurs de leur vie et non pas maintenus dans une dépendance coûteuse dans tous les sens du terme », ajoute cette lettre également signée par la Cimade, France Terre d’asile, la Fédération de l’Entraide protestante, le centre Primo Levi et le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), ainsi que plusieurs universitaires.
Or « actuellement, l’État ne propose des formations linguistiques (…) qu’après l’obtention de la protection », soit souvent « après deux ou trois ans de séjour en France », soulignent les signataires.
« Réformer la politique linguistique envers les réfugiés est devenu une urgence », ajoute la lettre, qui demande à ce que, à l’occasion de la refonte de la Directive européenne Accueil qui sera votée en juin, l’apprentissage « soit inclus parmi les conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile ».
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