
Jean-Michel Blanquer lors de son premier discours avec le costume de ministre de l’Education nationale (photo : @EducationFrance)
Jean-Michel Blanquer a été nommé ministre de l’Éducation nationale le mercredi 17 mai 2017. Ancien numéro deux de la rue de Grenelle et directeur de l’ESSEC, sa nomination a suscité de nombreuses réactions, notamment chez les syndicats, plutôt mitigés.
« Jean-Michel Blanquer est un homme de conviction, pragmatique, qui connaît le terrain », salue Stéphane Crochet, secrétaire de l’Unsa, dans L’Express. La connaissance du terrain, voici la qualité souvent mise en avant quand on parle du nouveau ministre. « Il a une vision très précise du système éducatif », confirme ainsi Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU.« Maintenant, il va falloir confronter sa connaissance avec celle que nous avons du terrain », souligne ainsi Francette Popineau, porte-parole du SNUIPP, toujours dans L’Express.
Néanmoins, ses actions passées ne font pas l’unanimité. Frédérique Rolet, dans un article de Slate.fr, retient du passage de Blanquer au rectorat de Créteil (2007-2009) « une certaine vision de la méritocratie républicaine incarnée par les internats d’excellence, une vision qui laisserait de coté les plus faibles ». « Les suppressions massives de postes, la suppression des enseignants spécialisés (RASED) à l’école élémentaire, la suppression de la formation de l’ère Sarkozy ont été une catastrophe », se souvient Francette Popineau, également citée dans cet article.
« Porteur d’espoir pour la Guyane »
En Guyane, où il fut recteur de 2004 à 2006, la nomination de Blanquer est plutôt bien accueillie. « Il connaît les réalités guyanaises, le département, il a beaucoup œuvré et il est porteur d’espoir pour la Guyane », estime Nathalie Alfred-Renard, secrétaire générale du syndicat enseignants SE-UNSA Guyane, pour la 1ère.
Pour ce syndicat, Jean-Michel Blanquer est « porteur d’espoir pour faire en sorte que la Guyane obtienne les moyens nécessaires pour une éducation de qualité ». « Nous resterons vigilants et prudents quant aux avancées », tempère néanmoins Nathalie Alfred-Renard. Même son de cloche pour le syndicat SGEN-CDTG-CFDT qui décrit au média guyanais une « personnalité sans conteste très au fait des réalités de la Guyane ».
Quand Jean-Michel Blanquer était recteur de Guyane (France TV)
Jean-Michel Blanquer recteur de Guyane
Baroin a « versé une larme », la moue de Vallaud-Belkacem
La nomination de Jean-Michel Blanquer ne laisse personne indifférent. Encore moins la classe politique française. À droite, François Baroin, le maire Les Républicains de Troyes, a « versé une larme » quand il a appris la nomination de son ancien camarade de classe. « C’est quarante ans de vie commune, c’est comme un frère pour moi, mon père l’adorait. C’est de très loin le meilleur, c’est un missionnaire de la transmission du savoir », relate Europe 1.
À gauche, Najat Vallaud-Belkacem, la ministre sortante, n’est pas tout à fait sur la même longueur d’ondes. L’annonce officielle de son successeur au maroquin de l’Éducation lui avait arraché une grimace. « Ce qu’il porte, ce qu’il incarne, ce qu’il a fait par le passé […] est totalement orthogonal avec ce que nous avons voulu faire depuis cinq ans. Cela fait cinq ans que nous créons des postes, cinq ans que nous repensons la formation des enseignants, que nous repensons les pratiques pédagogiques de sorte à bien accompagner les enfants et qu’il y ait une équité sociale, etc. Tout cela, j’ai l’impression que cela ne va pas être poursuivi », s’est justifiée l’ancienne ministre l’émission On n’est pas couché, samedi 20 mai.
Un homme de terrain effectivement mais soumis aux objectifs politiques.
Il est difficile de réduire un homme comme J.M Blanquer à ses actions de gouvernance.
En effet, ces dernières années furent aussi des années politiques.
Pour ma part, j’ai eu le plaisir de servir sous sa gouvernance dans l’académie de Créteil et ce fut pour moi un grand moment.
Je retiens du Recteur Blanquer un dynamisme réel et une vraie écoute du terrain. Cet homme a souvent fait preuve d’inventivité et de finesse dans son pilotage sachant s’adapter. C’est certainement le recteur le plus efficace que j’ai connu avec le recteur lespagnol. Les deux, de deux bords différents, ont servi leur académie avec honneur.
Certes, tout n’est pas merveilleux.
Cependant le monde de « oui oui » n’existant que dans le livres, il est important de ressortir l’œuvre dans sa globalité.
J’ai souvenir aussi d’un homme de parole.
Et dans ce monde c’est assez rare pour être souligné. Il avait (avec un peu moins de réussite que le recteur Boissinot) fait du rectorat de Créteil un outil au service des établissements scolaires et non une tour d’ivoire inaccessible.
Je ne doute pas qu’il saura faire de son mieux pour rendre notre institution efficace et surtout adaptée aux enjeux modernes. Lorsque j’ai appris sa nomination j’étais heureux car j’ai l’espoir de le voir réussir ! Nous verrons bien. Mais je marche avec lui, là où la raison nous guidera !
Bonne chance !
Effectivement, l’homme n’est pas un inconnu : comme directeur général de l’enseignement scolaire sous Sarkozy, il s’était signalé par des mesures dont aujourd’hui encore, on n’a pas fini de payer la note : suppression d’une demi-journée d’école en primaire, suppression de la formation des enseignants, suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois à l’EN. Sans oublier les ruineuses initiatives à visée médiatique comme les internats dits d’excellence ou les établissements dits de « réinsertion scolaire », qui, toutes, ont tourné au fiasco.
Le pire, c’est que les premières déclarations du ministre ne donnent pas l’impression qu’il ait changé…
Deux suggestions pour deux directions mentionnées dans le programme En Marche ! : la coéducation et le Projet Educatif de Territoire. Les deux étant liés. Une coéducation « parents-écoles-associations » est possible et nécessaire dans une PEdT conçu et mis en œuvre par ces trois acteurs majeurs du projet. Les collectivités – en particulier les mairies – ont la responsabilité de réunir les conditions du projet. Une cinquième instance de type « fondation pour l’éducation » est idéale pour réunir des fonds privés complémentaires des fonds publics. C’est réaliste car déjà expérimenté en partie.
Encore une réforme pour le lycée professionnel. Le but inavoué : dépenser moins d’argent en développant l’apprentissage. Celui ci n’est pas adapté pour tous les élèves!
Réaliser un chef d’œuvre : nos élèves ne sont pas des MOF! Qui va encore dépenser une énergie folle pour essayer d’amener chacun d’entre eux à cet exploit!!! ???
Depuis l’introduction du CCF, le bac pro se dévalorise, nos élèves savent bien que la majorité d’entre eux auront leur bac sans beaucoup fournir d’efforts!