Les deux enseignantes, qui avaient été jugées début avril devant le tribunal du Puy-en-Velay pour des cheveux tirés et des tapes sur la tête, entre autres « violences » qu’elles auraient commises sur des élèves d’une école de Haute-Loire, ont été relaxées, a-t-on appris mardi auprès des avocats.

Elles étaient toutes deux soupçonnées de violences commises entre 2013 et 2016 sur douze enfants – cinq filles et sept garçons – à l’école maternelle et primaire de Vieille-Brioude (Haute-Loire).

A la suite d’une plainte de parents, les institutrices âgées de 54 ans, s’étaient toutes deux retrouvées en garde à vue chez les gendarmes.

Des élèves avaient fait état dans leurs témoignages de cheveux tirés, parfois les oreilles; de tapes derrière la tête, de claques, de coups de pied au derrière, ainsi que de propos considérés comme humiliants ou insultants, et de mises à l’écart, dans la classe ou dans le couloir, en guise de punitions.

A la barre, l’une des enseignantes avait reconnu des gestes « inappropriés », des réactions « malvenues, impulsives », à des moments où elle était « dépassée » par l’indiscipline de certains mais « aucune malveillance, aucune violence ».

Sa consoeur avait également jugé « disproportionné » le terme « violences » pour caractériser leurs gestes envers les élèves.

« Ce dossier a fait pschitt. C’était un dossier creux et monté de toutes pièces », a réagi mardi soir l’un des avocats des enseignantes, Me Olivier Grimaldi, qui regrette que ce genre de dossier « ne se règle plus comme avant avec un mot sur le carnet de liaison et une réunion à l’école mais désormais devant le tribunal ».

Pour l’avocat de deux familles, les faits étaient « bien réels ». « Les institutrices étaient allées au-delà des circulaires de l’Éducation nationale et du code de procédure pénal », a objecté Me Jean-Louis Terriou, « sidéré ».

« C’est une violence acceptée et acceptable. La justice autorise ce genre de comportements à l’école primaire alors qu’il est moins sûr que celui-ci le serait dans le cercle familial ou dans le monde du travail si de tels gestes étaient commis. On est en 2017, pas cinquante ans en arrière ! », a encore opposé Me Terriou, souhaitant vivement que le parquet fasse appel du jugement.