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Najat Vallaud-Belkacem s’est exprimée dans La Lettre de l’Éducation du 1er mai. Elle se montre déçue du peu de place accordé à l’éducation pendant la campagne présidentielle, dont l’épilogue sera connu ce dimanche 7 mai : « Le mot « abroger » apparaît ici ou là, mais je n’ai pas vu de grande réflexion sur le système éducatif. Du coup, on ne part pas sur de bonnes bases ».
Selon la ministre, « le FN n’a aucune ambition éducative ». Et si « Emmanuel Macron est plus constructif », il « laisse entendre que les quinquennats de 2007 et de 2012 ont été du même acabit ». Najat Vallaud-Belkacem n’est pas du même avis : « Le quinquennat précédent avait fait tellement de mal que nous avons, les premières années, versé de l’eau sur un sol desséché ». Ainsi, pour la locataire de la rue de Grenelle, l’étendue des améliorations apportées sera visible à la rentrée 2017.
« J’aurais voulu commencer par la revalorisation des enseignants »

« Préparer la rentrée » : conférence de presse de Najat Vallaud-Belkacem présentant la circulaire de rentrée 2017 / Capture Dailymotion
Elle en profite pour prévenir son successeur : « Il y a là une leçon politique à retenir : quand on passe après 80 000 suppressions de postes et qu’on annonce 60 000 créations, il faut prévenir – et ce, dès la campagne présidentielle – qu’on les mettra d’abord sur la formation et dans les territoires les plus en difficulté ».
Najat Vallaud-Belkacem revient également sur les erreurs qu’elle a pu commettre. Elle aurait aimé, par exemple, être « parfois […] plus souple ». Surtout, elle aurait « voulu commencer par des mesures fortes sur la revalorisation de la condition enseignante » dès son arrivée au ministère, « mais ce n’est qu’à partir de 2016 que les budgets nous ont permis de l’engager ».
Une réforme du collège qui continue de faire débat

L’Emission Politique / Duel entre Najat Vallaud-Belkacem et Marine Le Pen / 9 février 2017
Les détracteurs de Najat Vallaud-Belkacem furent nombreux durant ses trois ans à l’Éducation, et les critiques virulentes. « Avec du recul, je me dis que j’aurais dû faire abstraction des détracteurs outranciers pour mieux entendre les inquiétudes légitimes », juge-t-elle. Notamment concernant la contestée réforme du collège : « Non que la concertation n’ait pas eu lieu, elle a même été longue, mais publier le décret de façon abrupte fut une erreur ».
Critiquée par nombre d’enseignants, cette réforme est dans le viseur d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, les deux finalistes de la Présidentielle 2017. Pour la candidate du Front National, il s’agit d’une « catastrophe pédagogique, qui hypothèque l’avenir de nos enfants », en « diminuant massivement les heures de cours consacrés aux enseignements disciplinaires ». Elle propose donc, si elle est élue, de « supprimer le principe d’interdisciplinarité », de « redistribuer les heures au profit des fondamentaux », de « promouvoir et de soutenir » les « sections langues »… et de supprimer le collège unique.

Emmanuel Macron / Gouvernement français / Wikimedia / Licence CC
De son côté, Emmanuel Macron souhaite « renforcer et encourager l’autonomie des établissements pour favoriser l’adaptation aux besoins des élèves et aux situations locales ». Il nous a ainsi expliqué lors d’une récente interview que « les équipes pédagogiques qui le souhaitent » pourront « proposer à nouveau » des classes bilangues en 6e, et « rétablir pleinement » l’enseignement des langues anciennes.
Pour l’actuelle ministre, cette réforme ne demande pourtant qu’à être améliorée : « Je suis pour qu’on suive la mise en œuvre de la réforme de près, qu’on l’améliore, par exemple, sur l’accompagnement personnalisé, où certains professeurs estiment ne pas avoir les heures suffisantes ».
Difficile à dire si c’est la pire ministre de l’éducation de l’histoire de la Vème République, mais elle doit être sur le podium… côté sectaire la palme lui revient