
Marielle Nordmann © Sabat
Rappelez-nous l’ambition de ce festival qui fête cette année ses 10 ans…
Oui, dix ans ! C’est d’abord une fête, mais c’est aussi beaucoup de travail. Pour monter les 5 concerts proposés les 27 et 28 mai, 3 et 4 juin, j’ai rencontré près d’une centaine d’artistes, c’est énorme.
En 2006, il m’avait semblé essentiel que tous les jeunes instrumentistes et compositeurs de musique classique financièrement soutenus par la bourse de la Fondation d’entreprise Banque Populaire, puissent se produire sur une scène prestigieuse en étant accompagnés par des pointures. C’est une expérience forte qui leur permet aussi de commencer à se construire leur propre public. Ces fondamentaux n’ont pas changé, mais nous innovons cette année avec 3 concerts dans le parc de Bagatelle et, pour la première fois, deux autres prestations au Parc floral du bois de Vincennes.
Cette édition sera aussi marquée par le spectacle anniversaire des 10 ans qui verra monter sur scène plus d’une quarantaine d’artistes. Ce sera un spectacle un peu fou, inattendu, dans lequel vont se côtoyer Schubert, Brahms, Gershwin, Piazzolla, un danseur de claquettes, des moments d’humour et la tendresse…
Enfin, comme c’est le cas depuis trois ans, le festival sera décliné en province où quatre concerts seront présentés à Troyes, au Prieuré de Lavaray et à l’Abbaye de Valmagne.
Je veux un festival joyeux pendant lequel les gens sourient, s’amusent, sont émus aux larmes. Plus le monde va mal, plus nous avons besoin de respirations, de sourires, de musique et de beauté.
La sélection de la branche Musique de la Fondation Banque Populaire a la réputation d’être rigoureuse. Vous le confirmez ?

Marielle Nordmann
Nous sommes 11 dans le jury et je ne veux parler qu’en mon nom. Mais, en ce qui me concerne, il est vrai que je suis quelqu’un de très exigeant, je ne crois qu’au travail bien fait. Le fait est que, d’une manière générale, le niveau des jeunes instrumentistes ne cesse de monter. La maîtrise est de plus en plus parfaite. Nous sélectionnons donc des gens qui jouent magnifiquement, mais… pas seulement ! Si les lauréats de la fondation font de belles carrières, si le grand public les voit, par exemple, récompensés aux Victoires de la Musique classique, c’est qu’il s’agit d’artistes à part entière. Nous sélectionnons des musiciens qui ont une âme, qui ont envie et sauront transmettre des émotions, des sentiments, et pas uniquement des notes sorties de leurs instruments.
Quel regard portez-vous la manière dont la musique est abordée à l’école ?
Mais… la musique à l’école est totalement inexistante ! L’école devrait pourtant être l’un des tout premiers lieux de découverte et de sensibilisation en la matière. J’avoue que j’ai une vision très négative sur l’école et sur l’éducation en général. Tout ce qui se passe de « moche » dans la société actuelle a pour racines, selon moi, des problèmes d’éducation. Je précise que ce n’est pas un reproche en direction des enseignants, le problème est plus général. Mais on sait bien qu’un professeur passionné est capable de captiver un enfant sur n’importe quelle matière. Et j’aimerais que ces enseignants passionnés injectent de la musique dans leurs cours, qu’ils osent, par exemple, faire entendre un menuet de Lully pendant une leçon sur Louis XIV.
J’avais créé il y a quelques années une Master Class à destination des enfants. J’appelais cela mes « masters class pour bébés » même si elles étaient destinées aux 7 — 11 ans. C’était totalement novateur, car personne ne donne une seule heure de cours à un enfant de 7 ans, mais c’était extraordinaire. Je m’amusais autant qu’eux et si j’en parle, c’est parce que c’est pour moi la clef. La base de l’enseignement est le plaisir.
Vous êtes particulièrement attachée à la transmission des savoirs ?
Bien sûr, nous sommes sur terre pour transmettre, non ? Lorsque nous faisons jouer les jeunes avec des parrains et marraines confirmés, parfois eux-mêmes anciens lauréats de la fondation, c’est une manière de transmettre une expérience. J’aime transmettre oui, et comme je suis sur scène depuis l’âge de 15 ans, cela commence à faire un joli bagage à partager.
Nous avons tous eu quelqu’un qui nous a pris en main, dont l’expérience nous a guidés. Dans mon cas ce fut Lily Laskine.
J’étais alors une petite fille de 10 ans très timide, très sage. Je jouais du piano, pas très bien d’ailleurs, mais j’avais la musique en moi. J’ai aussitôt adoré cette femme. Ce que je suis aujourd’hui est la somme de ce que j’ai reçu de cet être humain exceptionnel. Je lui dois ma curiosité artistique, ma liberté qui, je crois, est très perceptible dans les créations que je propose et dans la manière dont je bâtis le programme des Musicales. Je me sens plus rattachée à la musique et à l’art en général qu’à la harpe qui n’est somme toute qu’un instrument. Pour moi, la musique n’est pas une sous-partie de quelque chose, la musique… c’est la vie.
Programme des Musicales de Bagatelle 2017
Tarif unique : 10 €, gratuit pour les moins de 12 ans
Paris :
Le 27 mai, au parc de Bagatelle :
15 h — Coup de pouce
19 h — Schubert, la musique d’une vie
Le 28 mai, au parc de Bagatelle
15 h — L’âme et la main
Le 3 juin, au parc Floral
16 h — Le Carnaval des animaux
Le 4 juin au parc Floral
16 h — Happy birthday, les Musicales 10 ans
Régions :
Le 10 juin au Centre de Congrès de l’Aube à Troyes
20h — Happy birthday, les Musicales 10 ans
Le 16 septembre au Prieuré de Lavaray
19h — Coup de pouce
Le 16 septembre au Prieuré de Lavaray
15h — Happy birthday, les Musicales 10 ans
Le 29 septembre à l’Abbaye de Valmagne
20h — L’âme et la main
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