Le huis clos, demandé par les parties civiles, a été accordé mardi au premier jour du procès d’un abbé intégriste comparaissant devant la cour d’assises des Yvelines pour « viols » et « viols avec actes de barbarie » sur trois enseignantes.
Le huis clos est de droit dans ce genre d’affaire. Seuls l’ouverture du procès, qui doit durer jusqu’à vendredi, et le verdict seront donc publics.
Deux des trois victimes présumées ont souhaité se porter parties civiles et être présentes à l’audience : l’institutrice dont l’accusé était le directeur et une amie de celle-ci qui enseignait dans un autre établissement.
Le religieux, aujourd’hui âgé de 43 ans, comparaît détenu et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Il avait été mis en examen et écroué en avril 2014 pour des actes présumés commis notamment au sein de l’école Notre-Dame de la Sablonnière à Goussonville, près de Mantes-la-Jolie, un établissement proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, mouvement traditionaliste lefebvriste en rupture avec l’Eglise catholique depuis 1988. D’autres faits se seraient déroulés au domicile des parents de l’accusé, dans la Manche, selon une source proche du dossier.
La justice accuse l’ancien directeur de l’école d’avoir violé en 2010 les trois enseignantes et de leur avoir fait subir des sévices, notamment à l’aide d’une brosse à dents, de ciseaux ou encore d’aiguilles à tricoter.
Il aurait usé de son ascendant psychologique pour parvenir à ses fins, évoquant avec ses victimes des agressions sexuelles antérieures, réelles ou inventées, que celles-ci auraient subies par le passé, pour les convaincre de la nécessité d’une « thérapie » : revivre ces épisodes traumatiques pour pouvoir les dépasser.
L’accusé, un homme fluet à la voix légèrement éraillée, front dégarni, cheveux poivre et sel, fines lunettes métalliques et veste bleu marine, « conteste » cependant les viols et actes de barbarie qui lui sont reprochées, a précisé à l’AFP son conseil, Me Jérôme Triomphe.
L’abbé sera jugé par un jury composé essentiellement de femmes.
Une élue municipale, interrogée au moment de la mise en examen du prêtre, avait décrit l’école de Goussonville comme un établissement vivant en « vase clos ».
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est une communauté intégriste proche des milieux d’extrême droite, fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre. Elle ne reconnaît pas le Concile Vatican II (1962-1965) qui a, selon eux, rompu avec la tradition et compte quelque 600 prêtres dans le monde, dont 150 en France.
L’évêché de Versailles avait précisé en 2014 n’avoir « aucun lien avec ce mouvement » et « être profondément attristé pour les victimes » et « blessé que la figure du prêtre soit salie ».
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