Les directeurs des collèges et lycées jugent leur travail intéressant, à une très large majorité, mais évoquent un mal-être, qui traduit la diffusion d' »un modèle désenchanté » auprès de cette catégorie de personnel de l’Education nationale, indique une étude publiée mardi.
Plus de 80% des quelque 3.000 chefs et adjoints d’établissements du secondaire (collège, lycée, lycée professionnel) « s’estiment satisfaits de l’intérêt du travail », une proportion quasi stable par rapport à 2003 et 2007, selon cette étude réalisée par le chercheur Georges Fotinos et le psychiatre José Mario Horenstein.
Autres points positifs: ils sont encore huit sur dix à se dire satisfaits du travail en équipe avec les collègues et à avoir le sentiment d’être soutenus par leur équipe en cas de difficulté. Un taux nettement plus faible pour ce qui est du soutien de la hiérarchie, évoquée par seulement 54% des personnes interrogées (contre 59% en 2003).
Mais les deux points noirs soulignés par les 3.000 personnels de direction interrogés (sur un total de 13.000 en France dans l’enseignement public) concernent les relations avec les parents d’élèves et l’accroissement de la charge de travail.
Pour plus d’un tiers, les relations avec les parents se sont dégradées (ils n’étaient que 12% à affirmer cela en 2003). La moitié disent avoir eu des « différends » avec les parents.
Ils sont désormais 80% à déclarer travailler 50 heures par semaine et plus (contre 58% en 2013), et même plus d’un quart à dire travailler plus de 60 heures. Ils sont aussi deux fois plus qu’en 2003 (soit 85%) à avoir l’impression que les décisions « sont prises d’en-haut ».
Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, principal syndicat des chefs d’établissement, juge les résultats de cette étude « préoccupants ». « On voit depuis quelque temps la diffusion d’un modèle désenchanté auprès des personnels de direction, qui existe depuis longtemps chez les profs mais qui touchait peu » les chefs d’établissement, a-t-il noté lors de cette conférence de presse organisée par la Casden, la banque coopérative de la fonction publique, qui a financé cette étude.
L’adage « Quand on entend parler les profs de leur métier, c’est tragique. Quand on entend les chefs d’établissement, c’est épique » est selon lui de moins en moins vrai. « Il y a un sentiment d’impuissance et l’idée que le système, au mieux, n’avance pas. Que cela soit vrai, ou pas », constate le secrétaire général du SNPDEN.
Pour expliquer cette perception, il cite la sensation d’échec née des résultats des études PISA, « le sentiment de bombardement » d’instructions venues d’en-haut et « l’envahissement de tâches multiples ».
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