En pleine campagne pour l’élection présidentielle 2017, l’ ADEAF a souhaité connaître la position des candidats sur l’enseignement de l’allemand et sur la suppression des classes bilangues dans le cadre de la réforme du collège.
François Fillon et Benoît Hamon ont répondu
L’association a envoyé aux candidats à la présidentielle 2017 une lettre commune (PDF), dans laquelle elle les interpelle notamment sur la « suppression de nombreuses sections bilangues et de toutes les sections européennes de collège ». Elle rappelle d’ailleurs que l’ADEAF « demande depuis plus de deux ans le rétablissement du dispositif bilangue avec une parité horaire sur la totalité du cycle collège et non réservé à la seule classe de 6e et une politique volontariste pour promouvoir l’apprentissage de la langue de notre premier partenaire ».
Par cette lettre, l’association veut « connaître les orientations que [les candidats] préconisent pour favoriser la connaissance des langues et des cultures de nos partenaires européens, renforcer l’apprentissage de l’allemand et relancer la coopération franco-allemande ». Un dossier sur l’enseignement de l’allemand en France était joint à la lettre. A ce jour, seules les réponses de François Fillon (PDF) et de Benoît Hamon (PDF) ont été publiées.
Des orientations totalement différentes
L’ancien ministre de l’Education François Fillon estime qu’« il est primordial de continuer à travailler pour l’enseignement de [l’allemand], si important étant donné nos relations politiques, diplomatiques et économiques avec les pays germanophones dans contexte de construction européenne ». Le candidat souhaite « autoriser la création de classes bilangues et de sections européennes dans toutes les académies et conforter l’enseignement de l’allemand ».
Benoît Hamon, également ancien ministre de l’Education nationale, est quant à lui revenu sur les inquiétudes « exagérées » suscitées par la suppression des classes bilangues chez les germanistes. Ces classes « favorisaient un entre-soi culturel et social, en particulier dans certains établissements en difficulté », estime le candidat. Il invite aussi à « relativiser » cette suppression « en précisant qu’elle n’a concerné que les classes bilangues qui commençaient en 6e, et non les classes bilangues dites de continuité ».
Benoît Hamon souligne également que « l’avancement de la LV2 de la 4e à la 5e a conduit à une augmentation de la part d’élèves étudiant l’allemand ». L’ancien ministre se dit « attaché » à l’apprentissage de l’allemand, et juge que ce dernier « connaîtra un essor moins par le retour des classes bilingues que par sa promotion continue et active auprès des familles et des élèves eux-mêmes ».
Depuis deux ans, l’ADEAF s’inquiète de l’impact négatif de la réforme du collège sur l’enseignement de l’allemand. A la rentrée 2016, sa présidente, Thérèse Clerc, avait notamment dénoncé l’écart entre les discours officiels positifs sur la suppression des classes bilangues et la réalité.
Les critiques exagérées rendent difficiles une promotion de l’Allemand pour la LV2 de 5ème. Les Pro-Allemands devraient y réfléchir.