L’association gérant la mosquée de Torcy (Seine-et-Marne), fermée récemment dans le cadre de l’état d’urgence, a introduit un recours en référé contre une décision jugée « politique », ont annoncé mercredi ses avocats dans un communiqué.

L’audience aura lieu vendredi à 11 heures devant le tribunal administratif de Melun, selon William Bourdon et Vincent Brengarth, qui représentent cette association, Rahma, dissoute sur décision préfectorale.

Installée depuis 2003 dans des préfabriqués, cette mosquée qui pouvait accueillir jusqu’à 500 fidèles a fait l’objet d’un arrêté de fermeture lundi 10 avril, l’Etat estimant qu’elle était devenue ces dernières années « un lieu de culte où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au jihad ».

Deux imams officiant dans ce lieu de culte ont « explicitement légitimé le jihad armé » en 2016 et 2017 et « apporté leur soutien aux fidèles de la mosquée mis en cause dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste dite +de Cannes-Torcy+ », avait indiqué l’arrêté.

« La mesure intervient d’évidence opportunément quelques jours avant le début du procès concernant la cellule de Cannes-Torcy » et « dans un contexte électoral largement connu », font valoir les avocats.

La filière jihadiste dite de « Cannes-Torcy », présentée par les services antiterroristes comme l’une des plus dangereuses opérant en France depuis les attentats de 1995, sera jugée à partir de jeudi à Paris devant une cour d’assises spéciale chargée des crimes terroristes.

« Nul ne saurait être dupe sur le caractère politique d’une telle décision, qui a également précipité la suspension de l’imam de la mosquée, par ailleurs professeur dans un lycée depuis plus de 15 ans », ajoutent les avocats de l’association.

« Soupçonné de faire du prosélytisme dans les établissements scolaires », cet enseignant a été suspendu le 13 avril par le rectorat de Créteil. Il s’est défendu d’avoir jamais « mélangé religion et mathématiques ».