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Le collège Louise Michel de Clichy-sous-Bois, reconstruit à neuf, a été équipé de nombreux ordinateurs et de tablettes. (© WavebreakMediaMicro – Fotolia.com)

Avec l’apparition et la démocratisation des outils numériques, la volonté d’en faire des outils pédagogiques a émergé. En mai 2015, François Hollande avait d’ailleurs annoncé la mise en place d’un plan pour le numérique à l’école. « Si le numérique a beaucoup à apporter à l’École, plus fondamentalement encore, […] l’École a beaucoup à apporter au numérique », avait déclaré Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, à ce sujet en avril 2016.

« Mais la recherche montre que tous les outils numériques n’ont pas que des effets bénéfiques sur les apprentissages, voire dans certains cas engendrent des effets négatifs », indique le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) dans son rapport d’une conférence consensus, tenue en mars 2017, et intitulée « Comment adapter l’enseignement pour la réussite de tous les élèves ? »

Sélectionner les bonnes informations

Dans sa synthèse, le Cnesco appelle ainsi à ne pas surcharger les élèves en sources d’informations : « La recherche montre que lorsque les formats de présentation de l’information sont trop nombreux (ex : liens hypertextes), ils peuvent engendrer des difficultés chez les apprenants et une charge cognitive importante et inutile. Ainsi, la plupart des élèves apprennent mieux à partir de deux sources d’information plutôt que trois ».

Pour une parfaite compréhension des documents numériques, « il est nécessaire de mettre en place des formes de guidage afin d’aider les élèves à sélectionner les bonnes informations et ainsi faciliter leur apprentissage (ex : un ensemble d’instructions à suivre en plusieurs étapes) », préconise aussi le Cnesco.

En 2012, selon une étude de l’OCDE, 96 % des élèves de 15 ans des pays de l’OCDE indiquaient avoir un ordinateur à la maison, mais seulement 72 % déclaraient utiliser un ordinateur de bureau, un ordinateur portable ou une tablette à l’école. Cette même étude précisait que « dans les pays où il est plus courant pour les élèves d’utiliser Internet à l’école dans le cadre du travail scolaire, leur performance en compréhension de l’écrit a reculé entre 2000 et 2012, en moyenne ».

« Plus d’aspects négatifs que positifs »

« Les aspects négatifs du numérique sont plus nombreux que les positifs », jugeait ainsi Karine Mauvilly, co-auteure de l’ouvrage « Le Désastre de l’école numérique – Plaidoyer pour une école sans écrans« , dans un entretien à VousNousIls début 2017. « Aucune étude ne démontre un meilleur apprentissage avec les objets numériques. On généralise un plan sans base scientifique, quand le rapport PISA 2012, revu en 2015 sous l’angle de la numérisation des systèmes scolaires, montre que plus les enfants sont derrière un ordinateur à l’école, plus leurs performances en compréhension de l’écrit chutent. Plus les élèves regardent un écran, moins ils comprennent ce qui est écrit dessus », ajoutait-elle.