« Mon ennemi, c’est l’assignation à résidence », a déclaré jeudi le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, lors d’une réunion à Saint-Denis, en banlieue parisienne, où il a exposé son « projet d’émancipation » pour les quartiers populaires.

« Moi, j’ai un ennemi, c’est l’assignation à résidence, les gens qui sont bloqués dans leur situation, le regard qui cantonne les gens à leur quartier, leur famille », a affirmé l’ancien banquier d’affaires en parodiant la célèbre attaque de François Hollande contre la « finance » en 2012.

Au cours de cette réunion qui s’est transformée en échange avec la salle, une participante a lancé au candidat du mouvement En marche!: « On vous a reproché d’avoir gagné beaucoup d’argent chez Rothschild alors que nous, dans les banlieues, on a envie de vous ressembler! », s’attirant des applaudissements nourris.

Interpellé par une étudiante de Tremblay-en-France sur le problème de la « discrimination à l’adresse », Emmanuel Macron a assuré vouloir « faire tomber le plafond de verre » et oeuvrer pour « débloquer les choses », appelant de ses voeux un « changement culturel et mental fondamental ».

« Je suis pour qu’on arrête de stigmatiser les quartiers en n’en parlant que négativement mais je suis aussi pour des politiques différenciées » qui permettent de « réparer les inégalités de départ », a-t-il dit, réaffirmant sa croyance dans les bienfaits de la « discrimination positive ».

A 24 jours de l’élection présidentielle, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande a rappelé ses mesures-phares en direction des quartiers défavorisés, comme la limitation à douze du nombre d’élèves en CP et en CE1 dans l’éducation prioritaire ou les « emplois francs », soit une prime à une embauche en CDI dans ces quartiers.

« Dans cette République, il y une part qui est à vous, elle est à conquérir. C’est votre responsabilité mais je vous y aiderai », a-t-il conclu.